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à Londres, les agriculteurs se mobilisent contre l’augmentation d’un droit de succession

Fait rare au Royaume-Uni, des agriculteurs ont manifesté mardi dans la capitale britannique. Le mouvement de contestation a pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux qu’il est débordé par des agriculteurs devenus de véritables influenceurs.

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Des agriculteurs britanniques devant un policier, le 16 novembre 2024 à Llandudno (Royaume-Uni). (OLI FOULARD / AFP)

Des agriculteurs en colère, mais cette fois au Royaume-Uni. Journée de manifestation mardi 19 novembre à Londres, un fait rare pour les agriculteurs britanniques. Ils se mobilisent contre une augmentation des droits de succession. Leur principal syndicat rencontre les députés au Parlement. Mais il est dépassé par quelques agriculteurs influents qui ont prévu un rassemblement au centre de la capitale.

Clive Bailye fait les cent pas devant ses entrepôts où s’entassent les grains de blé et d’orge de sa ferme. Aujourd’hui, il passe plus de temps au téléphone que sur son tracteur. Il monte rapidement dans son bureau pour raconter son histoire. Propriétaire de 300 hectares, la ferme familiale située juste au dessus de Birmingham, il a créé il y a 12 ans un forum internet pour échanger idées, bons plans et solutions avec d’autres agriculteurs. Ce « Facebook des agriculteurs », comme il le décrit, prend immédiatement de l’ampleur. Aujourd’hui, il y en a jusqu’à 50 000 des visiteurs uniques chaque jour.

Lorsque le gouvernement décide d’une nouvelle taxe, Clive Bailye se retrouve au cœur des discussions. « Ce n’est pas volontaire. Je n’ai jamais eu l’ambition de devenir le leader d’une révolte, notamment à connotation politique », il dit. Nous n’avons rien vu venir. Il n’y a pas eu de consultation et cela a choqué les agriculteurs. Ils sont venus au forum et se demandaient : « Qu’allons-nous faire ? Au moment où l’annonce choc a éclaté, j’ai reçu des centaines de messages me demandant : « Qu’est-ce que tu vas faire, Clive ? ?’ Nous avons rapidement décidé d’agir. Nous pouvons le faire. »

« Quelques-uns d’entre nous peuvent atteindre très rapidement tous les agriculteurs du pays. Personne d’autre ne peut le faire. »

Clive Bailye, agriculteur

sur franceinfo

Parmi les rares dont il parle, il y a Olly Harrison. Producteur de céréales aussi, à Norfolk. Il y a quatre ans, en pleine pandémie, il a commencé à filmer son quotidien, ses tracteurs notamment. Il y en a aujourd’hui 142 000 abonnés sur YouTube. C’est donc tout naturellement là qu’il indique le point de rassemblement mardi à Londres.

Il assume également le rôle d’organisateur. « Nous allons faire un don à la banque alimentaire juste pour rappeler aux gens que nous sommes des producteurs de nourriture, pas seulement des propriétaires fonciers, il a lâché. Ensuite, nous traverserons le centre de Londres jusqu’à la place du Parlement avec une procession dirigée par des enfants sur des tracteurs à pédales, car ils sont l’avenir et nous le faisons pour eux. »

Aucune casse et aucun blocage. Cette fois, les tracteurs restent à la ferme. Mais s’ils n’obtiennent rien, prévient Clive Bailye. « Soyons Français ! Allons-y. Bloqueons les routes et toute l’économie jusqu’à ce que le gouvernement vienne s’asseoir pour discuter. Les gens les plus dangereux sont ceux qui n’ont rien à perdre. Je pense que les agriculteurs britanniques sont arrivés à ce point. »

Avec une union qu’ils jugent trop molle, ces agriculteurs, qui se présentent comme « contestataires », ont décidé d’agir.

Le rapport de Richard Place avec des agriculteurs britanniques en colère

écoute (2min)

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