A Londres, des milliers de manifestants expriment leur soutien à un militant d’extrême droite
Cette marche contre l’immigration était prévue avant même l’arrestation de Tommy Robinson vendredi. Mais les participants en ont profité pour exiger la libération du leader influent.
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Des milliers de manifestants ont défilé dans le centre de Londres pour exiger des mesures plus dures contre l’immigration et soutenir l’influent agitateur d’extrême droite Tommy Robinson, arrêté la veille au Royaume-Uni. Parti de la gare Victoria, ce cortège majoritairement masculin a atteint la place du Parlement dans une mer de drapeaux anglais. Il a exigé la libération du leader au son d’une chanson faisant l’éloge de « Tommy »bien que la marche ait été annoncée avant même son arrestation.
Le cortège a été placé sous haute surveillance policière, avec des dizaines de policiers postés le long du parcours et autour de la place où se déroulait un concert, avec plusieurs manifestants alcooliques. Dans le cortège, certains portaient des pancartes hostiles au Premier ministre travailliste Keir Starmer, en faveur de Donald Trump ou du parti d’extrême droite Reform UK, ainsi que des drapeaux israéliens.
Les militants ont exigé le retour du projet d’expulsion des migrants vers le Rwanda, abandonné par les travaillistes lors de leur arrivée au pouvoir en juillet. Ils ont également réclamé l’arrêt de l’arrivée de bateaux sur les côtes anglaises.
Agitateur d’extrême droite de longue date, Tommy Robinson, 41 ans, a été accusé par les autorités britanniques d’avoir fomenté cet été les pires émeutes que le Royaume-Uni ait connues depuis dix ans. Ces violences ont éclaté en juillet après le meurtre de trois jeunes filles lors d’une attaque au couteau à Southport. Le cofondateur de la Ligue de Défense anglaise a démontré, à cette occasion, l’étendue de son influence sur les réseaux sociaux.
Son audience est prévue lundi. Stephen Yaxley-Lennon, de son vrai nom, est notamment accusé d’avoir violé une ordonnance de 2021 dans laquelle la Haute Cour lui avait interdit de répéter des propos diffamatoires à l’encontre d’un réfugié syrien, qui avait gagné un procès contre lui.
Une contre-manifestation a également été organisée samedi par le groupe Stand Up to Racism (« Résister contre le racisme » en français), regroupant syndicats et ONG pour ce qu’ils avaient annoncé comme une « grande manifestation antifasciste ». Le député LFI Raphaël Arnault a publié un selfie devant la gare de Londres, précisant qu’il était venu « Soutenez les camarades antifascistes locaux ». Ce rassemblement devait également se terminer près de la place du Parlement, un lieu fréquenté par de nombreux touristes. La police londonienne avait complètement bloqué l’accès pour empêcher les militants des deux cortèges de se croiser.