Des piranhas, des singes, un loup… Le roi du street art mondial vient de poser sept pochoirs en sept jours dans les rues de la capitale britannique. Pour calmer les esprits et « offrir un moment de plaisir », selon le bureau qui représente l’artiste.
Publié le 12 août 2024 à 15h00
TTout a commencé il y a une semaine avec un bouquetin perché acrobatiquement sur un mur de Kew Bridge, dans la banlieue de Londres. Puis deux têtes d’éléphants ont fait leur apparition dans le quartier de Chelsea. Puis sont venus trois singes sur un pont de Brick Lane, un loup hurlant à la lune, un félin sur un vieux panneau publicitaire recouvert de végétation près de Wembley, et deux pélicans se régalant de poissons sur la façade d’un fish & chips. Sept œuvres en sept jours. Cet été, c’est l’intégralité de l’Arche de Noé qui semble inspirer le street-artiste anglais. Sobres pochoirs noirs, ces animaux en ombre chinoise ont été rejoints dimanche par une peinture plus élaborée : des piranhas sur fond bleu, transformant une guérite de police en un insolite aquarium urbain.
A lire aussi :
L’œuvre de Banksy peinte sur la porte du Bataclan échappe à la Ville de Paris
Comme d’habitude, les invasions de Banksy sur plusieurs jours ont fait la une des journaux en Angleterre, excitant les voleurs (le loup, peint sur une parabole, a déjà disparu), et suscitant de nombreuses théories folles chez les internautes : dénonciation de la tragédie de Gaza, prise de position écologique, voire hommage à la gymnaste Simone Biles… Interrogé par un journaliste de Tuteur, Le Pest Control Office, le bureau qui représente officiellement Banksy (dont l’identité, rappelons-le, est encore secrète) a coupé court aux extrapolations, indiquant que, dans une période de fortes tensions sociales en Angleterre, ces bestioles « remonter le moral et apporter aux gens un moment de plaisir, tout en mettant en valeur la capacité humaine au jeu créatif, plutôt qu’à la destruction et à la négativité. »
Du roi du happening spectaculaire (on se souvient de son mémorable voyage à New York en 2013), on aurait aimé quelque chose d’un peu plus élaboré face aux violences raciales qui explosent au Royaume-Uni, mais il a sûrement préféré la réactivité à la préparation. Et si rien ne garantit qu’il s’arrêtera là, l’enfant terrible de Bristol prouve une fois de plus que son art médiatique, principalement relayé par les réseaux sociaux, attire toujours autant l’attention.