Le bus 310 relie deux quartiers du nord de la capitale anglaise, où vivent deux des plus grandes communautés juives de la ville. La ligne a été créée pour des raisons pratiques, mais aussi de sécurité. Une promesse de campagne du maire fraîchement réélu.
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un bus rouge à un étage qui a fait l’objet de nombreux fantasmes depuis son ouverture à Londres. En service depuis 1euh En septembre, cette ligne 310 est utilisée tout au long de son parcours par des personnes de toutes les communautés, mais elle permet de relier sans changement deux quartiers du nord de la capitale, Golders Green et Stamford Hill, où vit une importante communauté juive.
François est assis. Chapeau et costume noirs, c’est un juif orthodoxe né à Londres. Il a fait ce trajet des milliers de fois, dit-il, et la ligne 310 change tout. Depuis quinze ans, les associations juives réclament un itinéraire direct. « Oui, cela a pris du temps, mais nous y sommes parvenus.dit François. Je vais régulièrement à Stamford Hill pour voir des amis et des cousins qui y vivent. Depuis chez moi, c’était un long voyage sur deux lignes différentes. Il fallait parfois attendre très longtemps. Pour une fois, les politiques ont enfin amélioré les choses. »
Une ligne de bus pratique, mais pas seulement. Auparavant, pour effectuer ce trajet, il fallait changer de bus à Finsbury Park, un quartier à forte population musulmane. Ces derniers mois, les actes ou insultes antisémites ont presque triplé à Londres et cet arrêt est devenu un point sensible pour la mairie. Durant la campagne, Sadiq Khan avait promis de créer cette ligne directe. Réélu en mai, il a tenu parole. « Je ne veux pas de Les Londoniens restent chez eux car ils ont peur de prendre les transports en communil a expliqué.
Et pour un passager, les calculs électoraux n’ont pas d’importance, seul le résultat compte. « On peut dire que c’est politique, mais c’est aussi une réponse aux peurs.elle explique. C’est un contexte global qui nous touche aussi ici. Avec cette ligne, c’est plus rapide et ça rassure les gens, je trouve ça génial.« Dans le bus 310 ce jour-là, des hommes portaient des kippas mais il y avait aussi des femmes voilées. Cette file n’était évidemment réservée à personne.