A l’occasion de la sortie de son dernier roman, Mélissa Da Costa tente d’analyser son succès phénoménal
« Tenir debout », huitième et dernier roman de Mélissa Da Costa, qui sort mercredi aux éditions Albin Michel, raconte l’histoire d’un couple à la dérive. L’auteure la plus lue en France en 2023 raconte comment cette histoire est née et les raisons qui l’ont poussée à écrire.
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Depuis son premier livre Tout le bleu du ciel, Paru en 2019, Mélissa Da Costa est autant boudé par les critiques et les prix littéraires qu’il est plébiscité par une large communauté de lecteurs, et bénéficie d’un bouche-à-oreille enthousiaste des libraires. Cette ancienne chargée de communication cumule plus de trois millions d’exemplaires vendus pour ses sept précédents romans, tous formats confondus. Et le 17 janvier 2024, l’auteure à succès a pris la première place des ventes de livres.
Dans un classement des Figaroelle est devenue, après 12 ans de règne sans partage de Guillaume Musso, l’auteure la plus lue en France en 2023. « J’ai du mal à l’expliquer, confie l’auteur de 34 ans. Si je me base sur ce que me disent les lecteurs lorsqu’ils viennent me voir, je traite de sujets assez douloureux en général, et donc je vais toucher quelque chose de très profondément intime chez le lecteur. » Elle publie son huitième roman le mercredi 14 août. Se leverl’histoire d’un couple qui se sépare après un accident de la vie.
« Chaque roman est un peu différent, ils ne naissent pas toujours de la même manière »explique l’auteur en revenant sur la construction de ce nouveau livre. « J’étais là en train de corriger un autre de mes romans, Les Douleurs Fantômes, et parmi toute cette galerie de personnages, j’avais déjà un couple dont l’un était touché par le handicap physique, la dépendance… On était déjà dans ce couple qui se détruisait par la colère, par le ressentiment. C’étaient deux personnages parmi tant d’autres et je me suis dit qu’il y avait un sujet à traiter. Du couple face à une épreuve qui vient ébranler un équilibre, qui vient ébranler l’image que les deux protagonistes ont l’un de l’autre. »
Pour elle, il n’existe pas de véritable recette pour faire un best-seller : « Il faut être dans l’universel, j’imagine, être dans l’humain, dans ce qui relie les gens entre eux.elle analyse. Et puis l’émotion est très importante, je sais que les romans qu’on partage, qu’on donne, qu’on recommande, sont avant tout des romans qui font pleurer, rire, qui vous touchent intimement. »
Ses romans ont souvent été qualifiés de « feel-good », de romans « qui font du bien », mais l’auteur réfute l’image d’oeuvres légères qui peut accompagner cette étiquette. « Ce n’est pas ce que mes lecteurs m’ont fait ressentir.elle dit, J’avais l’impression que c’étaient des romans qui pouvaient changer des vies, changer des façons de voir le monde, donc des romans qui comptent, qui laissent encore des traces. » » Mélissa Da Costa dit ne pas accorder beaucoup d’attention aux prix prestigieux, mais le titre d’« auteur le plus lu en France » a néanmoins changé l’image qu’elle avait d’elle-même dans sa carrière d’écrivain, un mot qu’elle s’approprie désormais totalement : « Quand on est lu en grand nombre, on se sent validé, légitiméelle reconnaît, Après, au quotidien, je pense que ça ne change pas grand chose dans ma façon d’écrire aujourd’hui. »
Toutes les œuvres de Mélissa Da Costa sont actuellement en cours d’adaptation au cinéma ou à la télévision. Pour Femmes du bout du monde, Le tournage débutera bientôt en Nouvelle-Zélande, avec notamment l’actrice Emmanuelle Bercot.