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A l’issue du second tour, ces cinq scénarios possibles à l’Assemblée

BERTRAND GUAY / AFP Photo d’illustration – Assemblée nationale, 1er juillet 2024

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Photo d’illustration – Assemblée nationale, 1er juillet 2024

POLITIQUE – Grand bloc majoritaire ou petit bloc majoritaire ? « Grande coalition » ou chacun à la maison ? Le second tour des élections législatives qui se déroule ce dimanche 7 juillet se rapproche et les intentions de vote dessinent de nouveaux scénarios possibles à l’Assemblée nationale. Sans qu’aucun d’entre eux n’apparaisse comme favori à ce stade.

Un Premier ministre issu d’un parti rival du président de la République, c’est le principe de cohabitation, testé à trois reprises sous la Ve République : deux fois sous la présidence de François Mitterrand en 1986 et 1993 et ​​une fois sous celle de Jacques Chirac en 1997. Selon les résultats du 7 juillet, la France pourrait vivre sa quatrième à l’issue des législatives anticipées. A quoi cela pourrait-il ressembler ? Tour d’horizon des possibilités.

· Majorité absolue au RN, cohabitation frontale

C’est l’option qui donne des sueurs froides au camp d’Emmanuel Macron : 289 députés ou plus pour le Rassemblement national, soit une majorité absolue dans l’hémicycle. Dans ce scénario, Jordan Bardella a toutes ses chances d’être nommé Premier ministre, dans un schéma de cohabitation classique avec une majorité législative en totale opposition avec la politique menée jusqu’ici par le président de la République. Avec cette majorité, Jordan Bardella sera relativement à l’aise pour dérouler le programme de son parti – dans la limite de sa faisabilité du point de vue du droit européen et constitutionnel.

· Majorité relative du Nouveau Front Populaire

Deuxième scénario : l’alliance de gauche l’emporte dans les urnes, pas suffisamment pour obtenir 289 députés (les scores du premier tour excluent cette possibilité), mais suffisamment pour devenir le groupe le plus nombreux à l’Assemblée nationale. Une majorité relative qui ferait du PS, du PCF, de LFI et des écologistes les plus légitimes pour proposer un nom pour Matignon. Pas n’importe quel nom. Il faudra absolument que la gauche en propose un qui fasse consensus en interne et, surtout, qui soit suffisamment consensuel pour que les macronistes acceptent (même tacitement) de voter la confiance et de s’abstenir en cas de dépôt d’une motion de censure. Sans les voix de la gauche et celles de Renaissance et de leurs alliés, les élus du Rassemblement national ou des Républicains ne pourraient pas faire tomber le gouvernement.

· Majorité nulle part et gouvernement technique

Troisième scénario possible : celui d’une Assemblée nationale sans aucun bloc majoritaire. Dans ce cas, Emmanuel Macron pourrait choisir de nommer un gouvernement technique composé de ministres de divers bords, peu influents politiquement et choisis pour leur domaine de compétence. Avec à leur tête, une personnalité qui fait consensus et pas forcément issue du monde politique. Ce gouvernement technique permettrait de limiter un blocage du pays, en permettant par exemple de continuer à faire passer des projets de loi essentiels, comme le budget à l’automne (même si le recours au 49.3 ou aux ordonnances sont aussi possibles). La France n’a jamais connu de gouvernement de ce type. Contrairement à l’Italie où le dernier exemple récent n’est autre que Mario Draghi entre 2021 et 2022.

Au-delà de ces trois scénarios expliqués plus en détail dans la vidéo en tête d’article, deux sont apparus plus clairement dans cette période entre les deux tours.

· Majorité relative du RN

Dans la carte électorale remaniée entre les deux tours, avec des désistements pour faire barrage à l’extrême droite, l’option d’un Rassemblement national sans majorité absolue mais avec une majorité relative fait partie des possibilités. Aucun des trois sondages publiés depuis le dépôt des candidatures (dont un de Toluna Harris Interactive pour M6, RTL et Challenges), ne place désormais le RN à plus de 250 sièges, en retrait par rapport aux projections au soir du premier tour.

Le RN disposerait alors du plus grand groupe de députés de l’hémicycle et pourrait proposer un nom pour le poste de Premier ministre. Mais il devra absolument réussir à nouer des alliances – les députés proches d’Éric Ciotti ne suffisent pas – pour éviter que son Premier ministre ne soit renversé à la faveur du vote de confiance ou d’une motion de censure. C’est aussi la raison pour laquelle les troupes de Marine Le Pen et Jordan Bardella soufflent le chaud et le froid sur les conditions d’une entrée à Matignon.

· La « grande coalition »

Il reste la possibilité d’une « grande coalition »soulevée par les dirigeants politiques de toutes tendances. L’idée : constituer une « assemblée plurielle » selon les mots de Gabriel Attal avec « différentes forces politiques ». Ce qui permettrait, sur le papier, de faire passer plus de lois qu’un gouvernement purement technique.

Ce scénario comporte néanmoins plusieurs inconnues. D’une part, les composantes de cette coalition. Dans le camp présidentiel, des voix s’élèvent pour qu’elle soit « de LR aux écologistes et aux communistes ». Mais avec ou sans LFI ? A l’issue du Conseil des ministres du 3 juillet, Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont exclu le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Les Insoumis avaient de toute façon déjà fermé la porte à cette idée, contrairement à d’autres voix moins catégoriques à gauche.

Deuxième inconnue : la prise en compte de cette coalition dans la formation du gouvernement. Le dernier exemple d’un gouvernement français s’en approchant remonte à la fin de la IVe République, après les élections législatives de 1944. Depuis, cette pratique courante dans les pays européens est restée étrangère à la France.

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Cammile Bussière

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