Michelin, ArcelorMittal, Vencorex, Valeo… pas une semaine sans nouveaux licenciements dans l’industrie française. En déplacement vendredi 29 novembre chez l’équipementier Texelis près de Limoges (Haute-Vienne), le Premier ministre Michel Barnier a tenté de répondre à la crise en présentant le plan du gouvernement. « pour réindustrialiser la France ».
L’exécutif cible spécifiquement les trois industries de l’automobile, de la sidérurgie et de la chimie, en proposant des mesures aux autres pays de l’Union européenne (UE) afin de faire face à la concurrence étrangère, notamment chinoise.
Pour aider le secteur de la chimie, Paris souhaite disposer du « caractère stratégique » de quinze molécules « essentiel aux chaînes de valeur » entreprises industrielles européennes afin de les protéger, sur le modèle du plan sur les métaux critiques voté par l’UE en mai. Pour la sidérurgie, l’Union doit augmenter, selon la France, ses taxes douanières sur l’acier chinois et réviser ses quotas d’importation décidés en 2018.
Soutenir les entreprises en difficulté
Quant à l’automobile, outre un fonds d’urgence de 250 millions d’euros pour aider le secteur en France, le gouvernement plaide toujours auprès de Bruxelles pour qu’il supprime les amendes prévues pour 2025 pour les constructeurs qui n’auront pas réduit leurs émissions carbone de 15 %. Michel Barnier, qui pourrait quitter Matignon dans les prochaines semaines en cas de vote de censure contre son projet de loi de finances pour 2025, inscrit les propositions françaises à l’UE dans un calendrier de « cent jours ».
Au niveau national, le Premier ministre a confirmé vendredi la création d’un « groupe de travail » comité interministériel censé accompagner les entreprises en difficulté, et le déblocage de 1,55 milliard d’euros pour financer la décarbonation de la cinquantaine de sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
Faire « plus et mieux en termes de simplification »
Michel Barnier veut avant tout relancer l’implantation de projets industriels dans la région, alors que les résultats positifs depuis 2020 en termes de créations d’emplois et d’usines sont menacés par la hausse record des défaillances depuis le début de l’année. Afin d’accélérer et de simplifier encore les installations industrielles du pays, le chef du gouvernement a donc annoncé « exempter » tous les projets industriels du système de sols « zéro artificialisation nette » (ZAN), « pour une durée de cinq ans ».
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