A Lille, une audience à huis clos s’est tenue au procès de deux anciennes employées de crèche pour « violences »
L’ancienne directrice et l’ancienne nourrice d’une crèche du groupe People & Baby sont jugées, sans presse ni public, pour « attitudes et gestes inadaptés à la garde d’un jeune enfant ».
Pleine à craquer, la salle D du tribunal judiciaire de Lille s’est soudainement vidée. Ce lundi, au procès de deux anciennes employées d’une crèche People & Baby à Villeneuve-d’Ascq (Nord) pour « violences sans incapacité sur mineur de moins de 15 ans par une personne ayant autorité« , le 5et Le tribunal correctionnel a ordonné le huis clos à la demande d’un avocat des parties civiles représentant quatre enfants. « Puisqu’il s’agit d’une demande de victimes mineures, cette audience à huis clos sera accordée. »a décidé le président, qui s’était opposé quelques secondes plus tôt à un report de l’audience. Le procès a donc lieu… mais sans la presse ni le public.
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Dans le contexte de la sortie de la OgresL’ouvrage du journaliste Victor Castanet sur les dérives des crèches privées, ce public était très attendu. Le livre, paru le 18 septembre aux éditions Flammarion, était omniprésent. Physiquement, d’abord, puisqu’il trônait sur la table de M.et Blandine Lejeune et Met Fatima En-Nih, les avocates des accusées, Caroline G. et Manon D. Dans la bouche des acteurs de l’affaire, donc, puisque la sortie toute récente de ce livre a conduit la défense à demander un ajournement du procès au nom de la « sérénité » et de la « dignité ».
« Rouleau compresseur »
« Depuis la sortie d’un livre qui les présente comme des ogres, ces femmes sont la cible d’un torrent de boue. A chaque fois que Victor Castanet, présent cet après-midi, prend la parole, elles sont présentées comme coupables. Elles ont subi un véritable rouleau compresseur. Un procès n’est pas une chasse mais doit se dérouler dans la sérénité, dans la dignité. Ce procès doit être séparé de la promotion d’un livre. Il n’est pas possible que vous soyez le centre de la promotion de ce livre. »a plaidé M.et Les jeunes.
Et l’avocat a insisté sur l’état de santé de son client, affecté « Troubles du sommeil, anxiété, perte de confiance en soi. » « Il serait indigne de juger ces femmes aujourd’hui. Lorsque je l’ai reçue dans mon bureau pour préparer cette audience, Caroline G. n’était plus que l’ombre d’elle-même. Comment voulez-vous qu’elle se défende ? Je ne vois pas comment un procès aujourd’hui pourrait être serein avec deux femmes fantomatiques car écrasées. Je ne peux pas accepter que ma cliente ne puisse pas se défendre correctement, dans un état de santé normal. Je ne souhaite pas assister à une sorte de mise à mort. »
Plusieurs avocats des parties civiles et du parquet s’étaient opposés à cette demande. Et après une demi-heure de délibération, le tribunal l’a finalement rejetée. « Le tribunal est, comme toujours, capable de faire le tri. Il se concentre sur les éléments du dossier et est insensible à toute autre considération. Il est temps de juger cette affaire. »a déclaré la présidente. Mais à peine avait-elle terminé sa phrase qu’un avocat de la partie civile a demandé un huis clos, qui a été presque immédiatement accordé par le tribunal. « C’est une demande légale, nous la respectons »a réagi à la publication de l’audience Met Alexandre Schmitzberger, avocat de la première famille à porter plainte. Avant d’entrer dans la salle d’audience pour assister au procès, dont seules les délibérations seront publiques.
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