C’est ce qu’on appelle un camouflet. Le tribunal administratif de Lille a rétabli, ce mercredi 23 avril, le contrat liant le privé Muslim Lycee Averroès à l’État, terminé par le préfet du nord en décembre 2023. Devant les jeunes filles de l’établissement, dans le district populaire de Lille-Sud (nord), un groupe de jeunes filles dans la première est surexcitée: surexcite: « Connaissez-vous les nouvelles, Madame? » Lina rit, la plus audacieuse. L’ensemble du lycée savait que la décision tomberait vers 15h30: « Nous avions le ballon dans l’estomac, nous espérions revenir à ce magnifique contrat », décrit l’adolescent.
Elle explique: « Nous avons dû dépenser tous les sujets du baccalauréat sur la table, nous n’avions pas droit à un contrôle continu parce que nous étions hors contrat. » Ils espèrent tous voir cette énorme contrainte s’envoler. « Nous étions sur la touche, nous serons comme les autres, pas différents », Sourit Lina. Khadja Blows: « C’est la fin de l’épreuve. »
Ils ont raison d’espérer: l’exécution de la décision est immédiate et rétroactive à partir de septembre 2024, spécifie l’un des avocats de l’école, Sefen Guez Guez. Et même si l’État décide de faire appel, il n’est pas suspendu. Cela signifie que l’État devra payer le financement de 250 000 euros de l’année scolaire 2024-2025, réintégrer les enseignants dans le statut des écoles sous contrat, avec un soutien à leur salaire depuis septembre, un budget de plus d’un million d’euros, estime qu’Eric Dufour, directeur d’Averroès.
« C’est inconnu, nous aurons rapidement une réunion de travail avec le rectorat pour toutes ces questions », rapporte l’avocat. La tâche promet d’être complexe: elle sera sans aucun doute également nécessaire de restaurer leurs droits aux bourses. Et qu’en est-il des dommages souffrant, matériel et moral? Professeurs sur la disponibilité cette année, avec la carrière suspendue, les 180 étudiants moins inscrits au lycée, la réputation endommagée … Les avocats d’Averroes prévoient des appels futurs.
Dans sa décision de 17 pages, le tribunal démante un par un tous les griefs avancés par l’État, dans un dossier monté par un préfet proche de Gérald Darmanin, Georges-François Leclerc, maintenant stationné dans le Bouches-du-Rhône: aucune preuve suffisante de dommages aux valeurs de la République dans le cours d’éthique musulmane, ou « Manque de pluralisme culturel de la documentation accessible aux élèves du secondaire », ou un système de financement illicite. Ne restait que le refus d’une inspection inattendue et un manque de gouvernance de l’association qui gère le lycée: « Le tribunal a considéré qu’ils n’étaient pas de gravité car ils pouvaient justifier la résiliation contestée », Spécifie le communiqué de presse de l’institution judiciaire. Il interrompt également les défauts de procédure, avec le non-respect des droits de défense.
Un ancien élève de l’école, maintenant un médecin, note, un peu désillusionné: « La suspicion est différente pour nous, par rapport aux écoles privées catholiques: ce sont des mauvais traitements, nous sommes critiqués pour être des terroristes possibles. » Un enseignant dit qu’il est soulagé: «Il est moralement fatigant de devoir prouver que nous ne sommes pas ce que certaines personnes pensent. Mais vous deviez être patient et avoir confiance en justice.» La préfecture du Nord n’a pas encore réagi à cette décision.
Mise à jour à 20h03 avec des éléments de déclaration et le contenu de la décision du tribunal administratif.