A l’Assemblée nationale, onze groupes parlementaires, un record sous la Ve République
Avec onze groupes parlementaires officiellement constitués depuis jeudi 18 juillet au soir, l’Assemblée nationale bat un record qui ne datait que des deux précédentes législatures (dix groupes). Le plus nombreux, et c’est aussi une première, est le groupe du Rassemblement national (RN), qui rassemble 126 députés. C’est 38 de plus qu’avant la dissolution de l’Assemblée le 9 juin. Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais, en reste la présidente. A ses côtés, le groupe d’Eric Ciotti, qui a rejoint le RN, s’appelle A droite ! Avec Eric Ciotti, du nom du micro parti du député niçois. Il compte 16 élus. En revanche, le bloc d’extrême droite, qui couvre au total 142 sièges, n’est que le troisième plus important de l’Assemblée nationale.
Le premier bloc est bien celui du Nouveau Front populaire (NFP), avec 193 députés, soit 42 de plus qu’avant la dissolution. C’est une nette progression, mais c’est surtout l’équilibre interne à gauche qui a changé : le groupe La France insoumise comptera 72 députés de moins que le 9 juin. Il reste présidé par Mathilde Panot.
Ce sont surtout les socialistes qui ont fait un bond, passant de 31 à 66 députés, sans toutefois prendre la première place à gauche. Boris Vallaud, député des Landes, revient à sa tête. La petite frustration du Parti socialiste est de ne pas avoir réussi à convaincre les trois socialistes élus dans l’opposition à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale qui siégeaient au groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) lors de la précédente législature. Réélus sans concurrence du NFP cette année, ils n’ont pas été convaincus. Seul David Taupiac, député du Gers, ne semble pas totalement décidé : il ne siégera plus à LIOT, mais en tant que non-inscrit.
Le groupe écologiste progresse également, passant de 21 sièges à la dissolution à 38. Cela tient à l’arrivée des « épurés » de La France insoumise (Clémentine Autain, Alexis Corbière, Danielle Simonnet, Hendrik Davi et François Ruffin), mais pas seulement. Cette arrivée a aussi provoqué le changement de nom du groupe en « Écologiste et social », mais il sera toujours présidé par la députée Cyrielle Chatelain (Isère). Le groupe Gauche démocrate et républicaine passe de 22 à 17 sièges. Il souffre du déclin des communistes, avec notamment les défaites de Fabien Roussel, Sébastien Jumel ou encore Pierre Dharréville, vu comme l’héritier d’André Chassaigne à la tête du groupe, qui s’est finalement réengagé.
LR ne peut plus déposer de motion de censure
L’ancienne majorité est réduite à 166 députés, alors qu’elle en comptait plus de 250 dans la précédente Chambre. Le principal groupe est celui de Renaissance qui devient Ensemble pour la République (EPR) et compte 99 élus. Il est présidé par le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal. Le deuxième groupe, celui du MoDem, nommé groupe « démocrate », compte 36 élus (-14). A sa tête, le ministre de l’Agriculture démissionnaire, Marc Fesneau.
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