Michel Barnier aurait pu se passer de cette rencontre qui a tout d’une rencontre Rappel à l’ordre. Mercredi 18 septembre, vers 10h30, le nouveau Premier ministre doit recevoir à Matignon son prédécesseur, Gabriel Attal, désormais président du groupe Ensemble pour la République, qui regroupe les députés Renaissance. Le député des Hauts-de-Seine sera accompagné de ses cinq vice-présidents, Marc Ferracci (Français de l’étranger), Stéphanie Rist (Loiret), Julie Delpech (Sarthe), Olga Givernet (Ain) et Pierre Cazeneuve (Hauts-de-Seine). Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, et l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne font également partie de la délégation.
La rencontre, réclamée la veille au soir par Gabriel Attal et ses troupes, doit permettre de jauger les intentions de l’ancien commissaire européen. Michel Barnier, issu du parti Les Républicains (LR), entend-il réellement donner aux élus de la Renaissance une place de choix dans son système politique ? Treize jours après sa nomination à Matignon, les plans de ce Premier ministre de droite, qui tente de mettre en scène sa distance avec le chef de l’Etat, restent impénétrables pour le camp présidentiel. « On ne comprend pas sa méthode. C’est totalement opaque, on ne sait rien », critique la députée Renaissance des Français de l’étranger, Anne Genetet.
Dans un message adressé à ses adjoints mardi soir, Gabriel Attal a déploré le manque de « une visibilité claire sur la ligne politique – notamment sur d’éventuelles hausses d’impôts – et sur les grands équilibres du gouvernement” par Michel Barnier, qui remet en cause la participation de son groupe au gouvernement. Le mandat qu’Emmanuel Macron a donné à Michel Barnier est de rassembler. S’il devait s’éloigner de ce mandat politique, s’opposer à Michel Barnier et à son gouvernement reviendrait à respecter la démarche du chef de l’État., prévient le vice-président du groupe macroniste Marc Ferracci.
Pourtant, les 97 députés Renaissance constituent la principale force au Palais-Bourbon sur laquelle Michel Barnier peut espérer s’appuyer dans une Assemblée fracturée, où les 193 élus du Nouveau Front populaire (NFP) et les 126 élus du Rassemblement national (RN) et leurs alliés menacent de le renverser tôt ou tard. « Nous ne sommes pas des Playmobil. Et nous ne serons pas les exécuteurs testamentaires ou les comparses de M. Barnier. S’il nous méprise, il sera à court de voix, il ne faut pas qu’il l’oublie. » coule Anne Genetet.
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