A l’agonie, The Body Shop France se rapproche de la liquidation judiciaire
Il ne reste plus qu’une seule offre de reprise sur la filiale française de The Body Shop, en redressement judiciaire. Sans repreneur, la liquidation judiciaire menace.
L’horizon s’assombrit pour les magasins français de The Body Shop. A l’agonie depuis plusieurs mois, la filiale française de la chaîne de cosmétiques britannique est dangereusement proche de la fermeture. Une seule offre de reprise (et partielle) de l’entreprise, placée en redressement judiciaire il y a trois mois, est encore sur la table à l’heure actuelle. En l’absence de repreneur, si ce dernier n’est pas accepté, la liquidation judiciaire serait la seule issue possible pour The Body Shop France.
Un appel d’offres pour la reprise totale ou partielle des activités et actifs de la filiale française avait été publié en avril dernier par ses administrateurs judiciaires, dans la foulée du placement en redressement judiciaire au début du mois. Ils avaient donné aux potentiels intéressés jusqu’au lundi 3 juin pour se faire connaître, avant de prolonger le délai d’un mois supplémentaire. Deux repreneurs potentiels s’étaient déclarés au tribunal (un troisième, hors délai, avait été écarté).
Mais l’une de ces deux offres, celle soumise par Horizon Pharma pour reprendre une trentaine de magasins et une centaine de salariés, a finalement été retirée.
Reste Berger International, la holding du groupe Emosia, plus connu des consommateurs pour ses marques de bougies et de parfums d’ambiance (My Jolie Candle, Maison Berger Paris). Le groupe a néanmoins revu à la baisse son offre initiale, se contentant désormais de vouloir reprendre 30 salariés et 12 magasins pour 250 000 euros – d’autant que six d’entre eux seraient revendus pour financer la transformation des six autres sous son enseigne multimarque « Not Only Candles ».
Une situation anxiogène pour les salariés
Cette dernière offre n’a pas convaincu le comité social et économique (CSE) de The Body France, représentant le personnel, qui s’est prononcé contre, déplorant un prix de rachat trop bas et un nombre minimal de salariés repris. L’avis défavorable du CSE ne préjuge pas de la décision du tribunal de commerce, seul décideur du dossier. Deux options s’offrent désormais à lui : soit il valide l’offre de reprise de Berger International, soit il convertit le redressement judiciaire en liquidation judiciaire.
Les salariés attendent avec impatience l’issue du dossier, épuisés par une situation anxiogène depuis le début de l’année, au lendemain du rachat turbulent de The Body Shop par le fonds d’investissement Aurelius. L’ambiance est morose dans les magasins en France : les livraisons au compte-gouttes et les pénuries de produits best-sellers ont fait fuir les clients réguliers de la marque, devenus rares au fil des semaines – tandis que le site de e-commerce est toujours à l’arrêt.