A la veille de la convention républicaine, Donald Trump joue l’unité nationale après avoir été victime d’une tentative d’assassinat
Son message : Dieu, l’amour et l’unité. Donald Trump est souvent moqué pour ses improvisations incohérentes lors de longs discours. Pourtant, la façon dont l’ancien président a réagi à la tentative d’assassinat commise contre lui, samedi 13 juillet, lors d’un meeting à Butler (Pennsylvanie), démontre un instinct politique exceptionnel.
Touché d’une balle dans l’oreille droite par un tireur de 20 ans qui se trouvait allongé sur un toit près du périmètre de sécurité, Donald Trump a eu la présence d’esprit de réfléchir à la mise en scène de ce moment politique. Malgré le chaos et les agents qui le pressaient d’évacuer, il a envoyé à ses partisans un signe de vitalité et de détermination. Il a levé le poing vers le ciel, articulant le mot « lutte! »tandis que deux flots de sang zébraient sa joue droite. La photo iconique de cet instant est d’une puissance rare. Puis, dès dimanche, Donald Trump s’est concentré sur la suite : la convention républicaine, qui doit confirmer son investiture dans la course à la Maison Blanche, s’ouvre lundi 15 juillet à Milwaukee (Wisconsin).
Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, le candidat a adopté un registre inhabituel. Il a parlé de » foi « de » prier « de » Dieu « , rendant hommage aux trois victimes du tireur (un mort et deux blessés graves). « Aujourd’hui, il est plus important que jamais que nous restions unis et que nous montrions notre véritable caractère en tant qu’Américains, que nous restions forts et déterminés et que nous ne laissions pas le mal triompher. » Un appel à l’unité nationale, lancé par le principal diviseur : c’est la nouvelle explosion – d’une durabilité très incertaine – d’une campagne présidentielle incomparable et imprévisible, sombre et acide, qui place l’Amérique sous une tension extrême.
Donald Trump a également confirmé qu’il prendrait bien la parole à la convention de Milwaukee, où il a atterri en fin d’après-midi. Ce devait être une célébration emplie d’euphorie, dans un contexte extrêmement favorable au candidat. Oubliées les divisions et les scrupules au sein du parti républicain. Assumées, les dérives idéologiques et autoritaires. Devenu méconnaissable pour ses vétérans, le « Grand Old Party » (GOP) avance avec la discipline d’une légion romaine.
Cette convention, prévue jusqu’au 18 juillet, marque le couronnement d’un homme et d’une stratégie. Le mouvement MAGA (« Make America Great Again ») est en ordre de marche. Il a absorbé le parti républicain, son organigramme, ses finances. Donald Trump, lui, connaît une période de béatitude politique sans précédent depuis son élection en 2016. Pour sa troisième candidature à la Maison Blanche, les bonnes nouvelles s’enchaînent, au grand désespoir des démocrates, créant le sentiment très prématuré que sa victoire serait inéluctable.
Il vous reste 80.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.