L’homme d’affaires béninois Olivier Boko a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Cotonou, selon plusieurs de ses proches. » La nouvelle de l’arrestation de cet homme d’affaires autrefois puissant, proche du président Patrice Talon, a retenti comme un coup de tonnerre à Cotonou, s’exclame Jeune Afrique. Olivier Boko, considéré comme le bras financier de la majorité présidentielle, était-il surveillé par les renseignements béninois ? Était-il devenu trop puissant dans l’entourage d’un chef de l’Etat qui achève son deuxième mandat, mais qui n’apprécie pas parler de sa succession ? S’était-il permis de dire à haute voix les ambitions qu’il chérissait et le destin dont il rêvait ? (…) Mercredi, en fin de journée, précise le site panafricainle procureur spécial près le Tribunal de répression des infractions économiques et du terrorisme, Elon’m Mario Metonou, a expliqué que c’était d’abord Oswald Homeky, un ancien ministre des Sports connu pour être proche d’Olivier Boko, qui avait été arrêté : « il a été arrêté alors qu’il transmettait six sacs de billets au commandant de la Garde républicaine», a déclaré Elon’m Mario Metonou. (Montant : 1,5 milliard FCFA…)
Crise majeure ?
« L’officier mentionné n’est autre que le colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè. Il est le chef de l’unité « chargée de la sécurité du chef de l’Etat », a souligné le procureur. Selon ce dernier, il a reçu cet argent « dans le but de réaliser un coup d’Etat par la force » prévu pour demain vendredi. » Olivier Boko a été arrêté un peu plus tard dans la nuit, alors qu’il conduisait sa voiture avec son épouse.
Commentaire de Jeune Afrique : « cette affaire pourrait très vite prendre une tournure politique et se transformer en une crise majeure au sein du pouvoir, compte tenu du statut des personnes impliquées et de la proximité qu’Olivier Boko entretient depuis longtemps avec Patrice Talon. » La nouvelle tribune ou même La tempête à Cotonou parlent de « tentative de coup d’État. » Le site d’informations Banouto il utilise l’expression « porter atteinte à la sécurité de l’État. »
Trop d’ambitions ?
En tout cas, une chose est sûre, notez Le pays au Burkina : « Les relations entre les deux amis Talon et Boko, qui ont fait fortune dans la commercialisation du coton et des intrants, se sont dégradées ces derniers mois. Et la cause serait l’ambition politique affichée par l’homme d’affaires. En effet, Olivier Boko, ancien partenaire commercial de Patrice Talon, a vu ses ambitions politiques grandir au fil du temps, au point qu’il envisageait de lui succéder en 2026. »
Mais de nombreuses questions se posent, notons Le Pays : « pourquoi renverser un ami, qui plus est un président qui en est à son deuxième mandat et qui, sauf revirement, doit bientôt quitter les affaires ? Le Bénin se porterait-il si mal qu’il mettrait fin au pouvoir de Talon par un coup d’État ? Cela dit, on ne peut pas exclure que ce coup de filet vise à écarter des personnalités gênantes pour le régime Talon. »
Purge?
« Sc’est l’heure de l’ami du président ! », lance de son côté WakatSératoujours à Ouagadougou qui s’interroge aussi : « quelle sera la suite de cette série qui passionne actuellement les Béninois ? Quels hommes politiques et quels militaires seront touchés par la vague d’arrestations ? Patrice Talon se contentera-t-il des poissons qu’il a pêchés dans ses filets ? Rien n’est moins sûr, conclut le journal, car les accusations d’atteintes à la sécurité nationale constituent des opportunités propices à des purges et à de vastes opérations de traque des adversaires politiques connus ou tapis dans l’ombre. »
