Visiblement, la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso n’aime pas vraiment que les radios, télévisions et journaux étrangers s’intéressent de trop près à ses affaires, surtout lorsqu’elles sont embarrassantes.
» Le 25 février, souviens-toi Le monde Afriqueau moins 223 civils, dont 56 enfants, ont été exécutés dans deux villages du nord du Burkina Faso par leur propre armée… » C’est du moins ce qu’affirme l’organisation de défense des droits de l’homme. Human Rights Watch. » La révélation de ce massacre, l’un des pires depuis le début de l’insurrection jihadiste dans le pays, en 2015, deux mois après les événements, a été autorisée, précis Le Monde Afrique, à travers les témoignages de quatorze survivants des tueries, des organisations internationales et de la société civile, ainsi qu’à travers l’analyse de photos et de vidéos. »
Une enquête qui s’appuie donc sur des faits précis et des témoignages détaillés.
Dans un communiqué publié le 27 avril, le ministre burkinabè de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a annoncé que « Le Burkina Faso a fermement rejeté et condamné ces accusations infondées « .
Suspensions de série
Conséquence : tous les médias étrangers ayant cité le rapport de Human Rights Watch sont suspendus pour deux semaines, sur décision du Conseil supérieur burkinabè de la communication (CSC).
Cela concerne la chaîne de télévision TV5 Monde, et son site Internet ainsi que six autres médias : des journaux français Ouest de la France Et Le mondele quotidien britannique Le gardienla chaîne allemande Deutsche Welle, l’agence de presse sénégalaise APAnews et l’agence EcoFin basée au Cameroun et en Suisse. À la fin de la semaine dernière, la BBC et Voice of America ont reçu la même suspension. Dans son communiqué, le CSC burkinabé « invite tous les médias à s’abstenir de relayer » l’enquête de Human Rights Watch, sous peine de sanctions. Rappelons que RFI et France 24 sont censurées au Burkina depuis près d’un an et demi.
La vie quotidienne Aujourd’hui à Ouagadougou rapporte les récents propos tenus par Ibrahim Traoré, le chef de la junte : « La guerre ne se fait pas dans le laxisme. La menace contre le terrorisme est contenueil affirme, le territoire est maillé et l’armée est équipée et réorganisée. »
Élections au Togo, un « un tournant sacré »
Toujours dans l’actualité, nous votons aujourd’hui au Togo. » Lundi, jour du scrutin : les togolais choisissent les députés et conseillers régionaux « , titre Matin togolais.
Ce » le double scrutin marque un véritable tournant dans l’histoire de notre pays, commente le journal.(…) Il s’agit des premières élections de la Ve République avec l’avènement du régime parlementaire. Et désormais, l’élection des députés, des conseillers municipaux et régionaux focalisera toutes les attentions, plus que l’élection présidentielle, jusqu’alors acceptée comme « la mère des élections« . C’est un changement plus qu’important. Les Togolais vont s’y habituer petit à petit, c’est sûr. Mais cela aurait été intéressant pour nous tous, continue Togo Morning, que la campagne électorale soit l’occasion de sensibiliser et d’éduquer autour de ce nouveau régime qui est en place, qu’on le veuille ou non. Cela aurait été plus bénéfique et pragmatique que les agitations stériles auxquelles nous avons malheureusement assisté. « .
Matin togolais fait sans doute référence aux protestations de l’opposition, d’une partie de la société civile et de l’Église catholique, après l’adoption il y a 10 jours de la révision de la constitution qui instaure donc désormais un régime parlementaire. Un régime qui pourrait bien convenir au président Faure Gnassingbé en lui permettant de se maintenir au pouvoir sans limite de temps.
Une « simple formalité » pour Faure
Commentaire quotidien burkinabè Le paysplus enclin à parler de ce qui se passe chez le voisin plutôt que chez lui, surtout en ce moment : « Les élections ont toujours été une simple formalité pour Gnassingbé père et fils, histoire d’amuser la tribune politique et de donner à leurs régimes des apparences démocratiques alors qu’ils sont intrinsèquement le modèle complet de dictature et d’imposture. »
Enfin L’observateur de Paalga notez-lui que « la campagne électorale s’est terminée samedi dans une atmosphère globalement apaisée. (…) Il s’agit désormais de maintenir cette sérénité en cette journée électorale, il continue, notamment lors du dépouillement et après la proclamation des résultats pour éviter les suites électorales surchauffées auxquelles de nombreux pays africains sont malheureusement habitués « .