à la recherche du bonheur, avec Léon Marchand et son coach mental
Aux côtés de Léon Marchand depuis plusieurs années, le préparateur mental Thomas Sammut raconte comment le nageur français, pressenti pour être l’un des héros des JO de Paris, s’est épanoui en axant son travail sur « la quête du bonheur » plutôt que la recherche de la performance.
« À partir du moment où il est devenu plus en paix avec lui-même et qu’il a voulu cultiver cette quête du bonheur personnel, cela a révélé quelque chose en lui que nous n’avions pas imaginé. »explique Sammut, rencontré en marge des Championnats de France de natation en juin dernier.
Trois ans après les Jeux olympiques de Tokyo, marqués par le clash en direct de la superstar de la gymnastique américaine Simone Biles, la question de la santé mentale des sportifs sort peu à peu des non-dits.
Le coach mental de 50 ans accompagne depuis une quinzaine d’années des sportifs de haut niveau en appliquant une méthode alliant bien-être et performance.
« Dans ce milieu de très haut niveau, en parlant de développement personnel, on pourrait dire : +Mais quel est le rapport avec les exigences du haut niveau ?+ Pourtant, regardons ce qui se passe pour Léon Marchand. On voit qu’aujourd’hui, ça porte ses fruits. »
Lorsqu’ils ont commencé à travailler ensemble vers 2020, le Toulousain, qui effectuait alors ses débuts en senior, traversait une période difficile. Au bord du burn-out, il a failli tout abandonner.
« Léon travaillait un peu à contre-courant avant que nous commencions à discuter ensemble. Il était justement dans ce culte du résultat et seul le résultat comptait »se souvient Thomas Sammut.
« Après, quand on a commencé à échanger et qu’il souffrait, il m’a dit +Mais c’est ça le haut niveau ? Ou on peut faire autre chose ?+ Je lui ai répondu : +bien sûr !+. »
« C’est incroyable »
Pour Sammut, qui soutient également d’autres sportifs comme Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012, ou les footballeurs du Stade Brestois, c’est à partir de ce moment que Marchand a pu véritablement s’accomplir en tant qu’athlète.
« Il s’est rendu compte que plus il s’améliorait en tant qu’homme, plus il avait une perception de lui-même qui reflétait la réalité et plus il s’amusait. »
« C’est ainsi qu’il est devenu le Léon Marchand d’aujourd’hui. C’est très simple. »
Dans le bassin de la gigantesque arène de La Défense, Marchand devrait prendre part à quatre courses individuelles (200 et 400 m 4 nages, 200 m brasse et papillon) avec à chaque fois de grandes chances de médailles, voire de titres. De quoi créer une pression immense pour l’épreuve pour le nageur de 22 ans.
Mais paradoxalement, Thomas Sammut dit ne pas s’être préparé spécifiquement pour les Jeux Olympiques à la maison.
« Depuis qu’on est ensemble, on a fait un gros travail sur lui, sur la connaissance de soi. Mais on ne travaille pas sur une échéance précise. Paris n’est qu’une étape dans sa carrière, ce n’est pas une fin. »
Après quatre ans de collaboration, le préparateur mental se dit impressionné par le nageur, qui a depuis remporté cinq titres mondiaux.
« Il y a quatre ans, je ne savais pas qu’il allait faire cette carrière. Plus ça avance et plus il se révèle, plus je me rends compte de ses capacités. »il a dit.
« J’avoue que c’est incroyable. Je ne sais pas jusqu’où il peut aller. »
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