Sciences et technologies

A la Paris Games Week, le succès encore virtuel de la VR – 25/10/2024 à 18:44


Visiteurs de la Paris Games Week, le 23 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Après l’effervescence, le calme est complet : la réalité virtuelle (VR) peine à décoller auprès du grand public et les jeux vidéo ne font pas exception, comme en témoigne sa discrétion cette semaine à la Paris Games Week (PGW), le plus grand salon dédié au secteur en France.

A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, même si plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années.

En février, l’abandon par la société française Ubisoft de tous ses projets VR avait déjà sonné comme un sérieux avertissement, après les ventes décevantes de la version de sa série phare « Assassin’s Creed ».

Son PDG, Yves Guillemot, avait alors expliqué que son groupe n’investirait plus dans la réalité virtuelle tant qu’elle ne serait pas mieux implantée auprès des consommateurs.

Un visiteur devant une affiche de la série

Un visiteur devant une affiche de la série « Assassink’s Creed » d’Ubisoft à la Paris Games Week, le 22 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Cette décision fait également suite à une baisse de 40 % des ventes de casques VR et de lunettes de réalité augmentée aux États-Unis entre 2022 et 2023, selon le cabinet d’études Circana.

Quelques mois plus tard, le marché reste morose.

Événement rare visible au PGW, le stand Meta Quest met en avant le casque du géant américain de la tech et propose d’essayer un jeu en réalité augmentée dans lequel il faut tirer sur des robots, même si d’autres usages semblent plaire davantage à la curiosité des visiteurs.

– Remise en forme à la maison –

« Beaucoup nous parlent de visites de musées ou d’applications pédagogiques. Les jeux vidéo restent importants mais la VR tend à se diversifier vers d’autres usages », explique à l’AFP Lionel Orlando, de Meta.

Visiteurs de la Paris Games Week, le 22 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Visiteurs de la Paris Games Week, le 22 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Il définit son casque comme « une porte d’entrée vers de nouvelles dimensions », où l’utilisateur peut « jouer du piano sur sa table ou combattre des ennemis de l’espace, tout en restant dans son salon », tandis que le fitness fait aussi partie des usages en vogue chez un professeur. montrant les mouvements à reproduire à la maison. Le tout en étant remarqué.

Cette gamme est cependant loin de séduire tous les acteurs rencontrés sur le salon.

« Je ne suis pas encore conquis. Cela avance bien mais il n’y a pas encore assez de jeux qui exploitent pleinement la technologie», regrette Benjamin Perrot, rencontré dans les allées du salon.

Didier Codet, également visiteur du salon, attend « un jeu qui (l’impressionne) autant » que « Resident Evil 7 » (2017), qui l’a séduit et dont l’ambiance angoissante a été renforcée par la réalité virtuelle.

– Pédagogie –

En attendant, des initiatives plus inattendues voient le jour à la Paris Games Week comme Recycle VR et Ping VR de la Fédération française de tennis de table (FFTT), démontrant une réorientation vers des usages plus pédagogiques et pratiques.

Visiteurs de la Paris Games Week, le 23 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Visiteurs de la Paris Games Week, le 23 octobre 2024 à Paris (AFP / Dimitar DILKOFF)

Le premier l’utilise pour sensibiliser au tri des déchets : casque sur la tête, le joueur doit déposer un objet en verre ou des restes de nourriture dans la poubelle prévue à cet effet.

« La VR permet de mémoriser des gestes et les utilisateurs se souviennent de leurs erreurs, même plusieurs semaines après », argumente Kévin Mazars, créateur du projet.

Mais il reste sceptique quant à ses chances de succès dans le jeu vidéo car « cela nécessite une participation physique, alors que la plupart des gens, en rentrant chez eux, souhaitent se ‘désactiver’ plutôt que s’activer ».

La FFTT mise sur Ping VR pour attirer de nouveaux publics vers une discipline en plein essor depuis la carrière olympique des frères Lebrun.

« Cela permet aux utilisateurs de jouer depuis chez eux, de rencontrer d’autres joueurs et de découvrir le tennis de table sans pression », précise Baptistin Reynaud, responsable des nouveaux entraînements à la fédération.

Accessible à tous, y compris aux personnes en situation de handicap, Ping VR permet également d’adapter la hauteur de la table pour un confort optimal. « C’est par exemple l’occasion pour les personnes à mobilité réduite de pratiquer le tennis de table », souligne-t-il.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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