à La Mecque, les fidèles achèvent la dernière étape du pèlerinage, sous une chaleur meurtrière
EN IMAGES, EN IMAGES – La chaleur intense a provoqué la mort de plus d’une douzaine de fidèles. Le spectre d’une guerre entre Israël et le Hamas planait le premier jour de l’Aïd al-Adha, une fête islamique majeure.
Plus de 1,8 million de musulmans ont accompli ce dimanche 16 juin, sous une chaleur accablante, le dernier grand rituel du pèlerinage annuel en Arabie saoudite, près de La Mecque (ouest), au premier jour de l’Aïd al-Adha, fête majeure. de l’Islam.
La chaleur intense a causé la mort d’au moins 14 pèlerins jordaniens, a annoncé dimanche le ministère jordanien des Affaires étrangères, ajoutant que 17 autres étaient portés disparus. En Iran, le chef du Croissant-Rouge a pour sa part indiqué que cinq pèlerins iraniens avaient « a perdu la vie (…) à La Mecque et à Médine »sans préciser dans l’immédiat les circonstances de leur décès.
Des pèlerins effondrés sur le bord de la route
Dimanche marquait le rituel de la lapidation de Satan pour lequel, dès l’aube, les fidèles arrivaient par vagues dans la vallée de Mina devant des stèles symbolisant le diable, sur lesquelles ils jetaient des pierres. C’est un rituel qu’ils répéteront au moins une fois dans les prochains jours avant d’effectuer les dernières tours autour de la Kaaba, au centre de la Grande Mosquée, marquant la fin du hajj. Le rituel de la lapidation a lieu le premier jour de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans du monde entier.
En plein été, dans l’une des régions les plus chaudes du monde, les températures ont dépassé les 40 degrés dimanche à midi. Des pèlerins ont été vus effondrés au bord de la route menant aux stèles de Mina, abrités par quelques bâtiments et voitures. « C’est très difficile, on ne trouve pas de moyen de transport, je n’arrive plus à me lever »» a déclaré Ahmed Alsayed Omran, un retraité égyptien de 70 ans, assis sur le trottoir.
Les autorités n’ont pas communiqué sur le nombre de cas d’hyperthermie cette année. Plus de 10 000 cas ont été enregistrés l’année dernière, dont 10 % de coups de chaleur, le cas le plus grave, selon un responsable saoudien.
Plus de 1,8 million de fidèles rassemblés
« L’expérience, dans l’ensemble, a été physiquement épuisante »» a confié Neron Khan, une Canadienne de 49 ans, affirmant avoir elle-même été au bord de l’épuisement à un moment donné. « Mais très chargé spirituellement »elle a ajouté. « Voir autant de personnes différentes (…) venir ici pour le même objectif, c’est tout simplement phénoménal ». Comme en 2023, plus de 1,8 million de fidèles ont participé au hajj cette année, dont 1,6 million venus de l’étranger, selon les autorités saoudiennes.
Samedi, les pèlerins ont passé la journée à prier et à réciter le Coran au mont Arafat, où la température a atteint 46 degrés Celsius, avant de dormir à la belle étoile dans la plaine de Mouzdalifa, à quelques kilomètres de Mina. Malgré les températures élevées, le rassemblement autour de la colline où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon, point culminant du pèlerinage, s’est déroulé avec une grande ferveur. Le hajj est l’un des cinq piliers de l’Islam. Elle doit être pratiquée par tout musulman au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
Spectre de guerre entre Israël et le Hamas
A l’occasion de l’Aïd, les musulmans abattent un animal, généralement un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux, en souvenir du sacrifice qu’Abraham a failli faire en voulant immoler son fils devant l’ange. Gabriel ne lui propose qu’au dernier moment de tuer un mouton à sa place, selon la tradition. Toutefois, les célébrations sont éclipsées cette année par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. « Nous ne ressentons pas l’Aïd parce que nos frères à Gaza sont opprimés sous l’occupation (israélienne) »a déclaré Najem Nawwar, un pèlerin égyptien de 43 ans.
Le roi saoudien Salmane a amené 2 000 Palestiniens au hajj à ses propres frais, dont la moitié sont des membres des familles des victimes de Gaza réfugiées à l’étranger. Les autorités ont prévenu qu’aucun slogan politique ne serait toléré pendant le hajj. Mais cela n’a pas empêché de nombreux pèlerins d’exprimer à l’AFP leur solidarité avec les Palestiniens. « Nous prions pour eux (…) et pour la libération de la Palestine, afin que nous ayons deux fêtes au lieu d’une »a déclaré Wadih Ali Khalifah, un Saoudien de 32 ans.