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A la Fête de l’Humanité, le Nouveau Front Populaire face au défi d’exister et de perdurer


« Rester uni » et s’imposer comme « la seule force d’opposition »: le Nouveau Front populaire (NFP), alliance de gauche créée dans la précipitation après la dissolution surprise de l’Assemblée, est confronté au défi de ne pas imploser comme les Nupes au gré des divisions. Alors que les chefs des quatre partis de la coalition se réunissent samedi à la Fête de l’Humanité, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), pour discuter des défis à venir, leur candidate malheureuse à Matignon, Lucie Castets, a appelé vendredi à ce que le NFP « continue d’exister ».

« Cela ne dépend pas que de moi, mais je mettrai toute mon énergie pour que cela dure », a-t-elle insisté devant une foule enthousiaste venue écouter celle qui vient de la société civile et est devenue l’incarnation du NFP. Elle s’est dite « frappée par le besoin d’unité de tous les militants » qu’elle a rencontrés lors des journées d’été de chaque parti. Le chef des communistes Fabien Roussel a fait le même constat : « Nous devons rester unis autant que possible car le peuple français nous le demande et nous le lui devons ».

« Le rapport de force n’est plus le même »

Après l’échec de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui s’est disloquée à la suite de nombreux désaccords, liés notamment au refus des Insoumis de qualifier le Hamas de terroriste après l’attentat du 7 octobre en Israël, le risque est néanmoins réel de voir les querelles reprendre le dessus. En témoignent les piques régulières lancées entre partenaires, comme celle du hollandisme comparé à des « punaises de lit » par la députée insoumise Sophia Chikirou.

Et les récentes insultes échangées entre le député de la Somme François Ruffin et son ancien parti LFI, auquel il reproche une stratégie électorale communautariste, n’arrangent pas les choses. « Ce que nous avons construit avec le NFP est plus fort que ça », estime la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier. « Les liens entre les quatre chefs de parti sont quelque chose de solide et de réel », assure-t-elle, avec une relation « bien plus égalitaire et équitable » que l’ancien NFP, où LFI était hégémonique.

« Le rapport de force n’est plus le même, et un discours de Jean-Luc Mélenchon ou de n’importe quelle autre personne aura beaucoup moins d’impact », assure la députée socialiste Dieynaba Diop.

« Une alternative crédible »

« On débat ensemble régulièrement, chaque semaine, on travaille, on discute, on se voit », ajoute Fabien Roussel. Tous soulignent que le cœur de l’union sera à l’Assemblée, où la coalition compte 193 députés, qui porteront « des initiatives communes ». La nomination de Michel Barnier à Matignon avec l’accord tacite du Rassemblement national « place le PNF comme première force d’opposition », estime Dieynaba Diop.

« Désormais, il faut incarner une alternative crédible, être capable de faire des propositions » et « se coordonner sur les grands sujets », explique-t-elle, comme le budget ou les retraites. La gauche risque d’être divisée sur un projet de loi du RN visant à abroger la réforme phare de la présidence Macron repoussant l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Le PCF laisse entendre qu’il pourrait voter le texte, tandis que les autres partis refusent de soutenir toute proposition du groupe de Marine Le Pen.

De même, LFI a lancé une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, à laquelle très peu de députés des autres groupes se sont joints. Même à l’égard du Premier ministre Michel Barnier, les quatre partis n’ont pas choisi la même attitude : le PCF ira le voir mardi, les écologistes après la composition du gouvernement, les socialistes après son discours de politique générale, et les Insoumis refusent de le rencontrer.

Il y a toutefois un point d’accord. Ils déposeront une motion de censure du PFN contre le nouveau locataire de Matignon, « dès que nous aurons l’occasion de le faire », pour « dire ensemble que nous refusons le coup de force d’Emmanuel Macron », martèle l’Insoumis Paul Vannier. Plus largement, le chef de file des écologistes plaide aussi pour continuer à travailler ensemble sur un futur gouvernement, si Michel Barnier venait à tomber, et pour « préparer l’élection présidentielle de 2027 ».

L’objet de tous les dangers pour le syndicat, au vu des ambitions de Jean-Luc Mélenchon, dont personne ne doute, et qui sont très loin de faire l’unanimité.

europe1 Fr

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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