A la clinique Valicelli, une innovation dans le traitement du diabète en Corse
En Corse, plus de 20 000 personnes souffrent de diabète. Une proportion supérieure à la moyenne nationale. La maladie chronique touche de plus en plus de jeunes et la prise en charge des formes les plus graves est complexe. À Ocana, la clinique Valicelli offre désormais aux patients équipés de pompes à insuline la possibilité d’effectuer leur suivi sur l’île.
Jean-Paul a 31 ans et vit avec le diabète de type 1, une maladie chronique irréversible, depuis 13 ans.
Concrètement, pour ce jeune papa, cela signifie surveiller sa glycémie jour et nuit et s’injecter régulièrement de l’insuline.
Depuis deux ans, Jean-Paul a opté pour l’installation d’une pompe à insuline, un appareil électronique que le patient porte sur lui et qui délivre en continu de petites quantités d’insuline, grâce à un système de perfusion.
Un dispositif médical hautement réglementé qui permet aux patients de mieux calculer leur glycémie et d’éviter les injections multiples.une avancée technologique de plus en plus sophistiquée.
« La pompe communique avec le capteur de glycémieexplique le Docteur Laetitia Kunstmann, Endocrinologue-diabétologue. L’intelligence artificielle de la pompe sait si la glycémie du patient est trop élevée ou trop basse et l’ajuste d’elle-même, sans que le patient n’ait à s’en soucier, car sinon ce sont des ajustements qu’il fait avec notre aide. C’est donc une avancée importante, une révolution dans nos pratiques. »
Problématique : Si les pompes à insuline offrent une meilleure qualité de vie aux patients, elles restent des dispositifs réservés à certains patients.
Leur utilisation est complexe et nécessite des équipes médicales spécialisées.
En Corse, il n’existe actuellement aucun centre dit « initiateur », donc habilité à les installer.
« Les personnes qui choisissent d’avoir une pompe à insuline sont obligées de se rendre sur le continent pour faire installer la pompe et effectuer un suivi au moins une fois par an. »déclare Rose-Marie Pasqualaggi, présidente de l’Association des diabétiques de Corse.
Bonne nouvelle, le parcours du combattant sera désormais moins douloureux : la clinique Valicelli, spécialisée dans le traitement du diabète, vient de se voir accorder le statut, unique en Corse, de centre relais.
« L’intérêt était de pouvoir offrir au patient la possibilité de faire cette visite sur place, pour éviter de prendre l’avion du matin, car c’est très compliqué, stressant, donc l’intérêt était vraiment de pouvoir apporter un service à la population »souligne Magali Silvani, directrice opérationnelle de la clinique Valicelli.
Pour cette première séance de suivi, une approche multidisciplinaire a été choisie : cconsultations avec diététicienne, podologue, psychologue, en plus d’un suivi médical.
Le tout en coordination avec le CHU de Nice, partenaire principal de l’opération.
« Nous recevons régulièrement des patients corses qui viennent faire cette évaluation au CHU de Nice, raconte le Docteur Stéphanie Palle De Fille, Endocrinologue et praticien hospitalier au CHU de Nice. Il nous a également semblé pertinent de nous déplacer, d’aller les voir dans leur lieu de vie et de permettre plus d’accessibilité à ceux qui ne pouvaient pas venir. C’est aussi intéressant d’échanger avec les équipes et de former d’autres personnes à ce type d’activité. »
Jusqu’à présent, 10 patients ont bénéficié de ce nouveau programme de santé. mais le système Valicelli sera pérennisé et étendu à partir de décembre à une collaboration avec l’hôpital Saint-Joseph de Marseille.
L’Agence régionale de santé, qui finance le projet, n’exclut pas la création d’un centre initiateur en Corse à moyen terme.
Retrouvez le reportage de Kael Serreri et Marion Fiamma :
Durée de la vidéo : 00h03mn08s
Intervenants : Dr Laetitia Kunstmann, Endocrinologue-diabétologue ; Rose-Marie Pasqualaggi, Présidente de l’Association Corse des Diabétiques ; Magali Silvani, Directrice Opérationnelle de la Clinique Valicelli ; Dr Stéphanie Palle De Fille, Endocrinologue-diabétologue, Praticien Hospitalier au CHU de Nice.
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©K. SERRERI – M. FIAMMA / FTV