RAPPORTS – Depuis le Liban voisin, le Hezbollah multiplie ses attaques. Dans cette ville, comme partout à la frontière, la vie est devenue impossible.
Envoyé spécial à Kiryat Shmona
Le bâtiment est récent, situé dans un nouveau quartier de Kiryat Shmona, au pied d’une colline. Mais c’est inhabitable. Une roquette du Hezbollah est tombée à ses pieds il y a quelques jours : la façade est criblée d’éclats d’obus, des morceaux de métal pendent aux balcons. Déformée par la puissance de l’explosion, une porte blindée gît au sol ; des panneaux de bois bloquent les fenêtres. Selon Raz Malka, un habitant de cette ville située à l’extrême nord d’Israël, à la frontière avec le Liban, c’est une roquette de 240 millimètres de diamètre qui est tombée là, au milieu de la rue : la chaussée garde la trace de l’impact.
L’attaque n’a fait aucune victime : comme tout le nord d’Israël, Kiryat Shmona est une ville fantôme. Ses 25 000 habitants furent évacués au début de la guerre. Tous les magasins sont fermés, tous les volets tirés. Le silence est pesant. Parfois, une voiture passe à toute vitesse dans les rues désertes, écrasée par le soleil. Les feux…