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Chassé comme des animaux. À Kherson, les civils sont délibérément attaqués par des drones de l’armée russe qui les ont coupés dans la rue. Une méthode qui sède la terreur.
C’est l’un des territoires que Moscou veut absolument obtenir après les négociations de paix. La ville de Kherson, en Ukraine, est une ville assiégée, bombardée quotidiennement pour forcer les habitants à fuir. Mais depuis six mois, les Russes y pratiquaient un nouveau type d’attaque. Son nom: le « Safari ». Les Russes ne chassent pas les animaux là-bas, mais les hommes qui sont chassés et abattus dans les rues par des drones qui se basent délibérément sur eux.
Chaque matin, quand elle part pour inspecter les rues, Olga Tchoupikova, chef d’équipe des routes Kherson, est exploitée avec un gilet pare-balles et de casque. Sur sa poitrine, une boîte noire. « C’est un détecteur de drones que mon fils m’a donné. Il m’a dit, il y a six mois, que nous allions en avoir besoin … », » Elle glisse.
Il y a quelques semaines, cette affaire lui a sauvé la vie, lorsqu’elle essayait de rentrer chez elle dans le district d’Antonivka, de pointe par l’armée russe, positionnée juste de l’autre côté de la rivière. « Nous l’avons détecté juste à temps pour réagir rapidement, couler et éviter simplement l’explosif »dit-elle, tandis que les sirènes sonnent. Les radars viennent de détecter un coup de missiles balistiques sur la ville. Les missiles, l’artillerie, les explosions sont la vie quotidienne de Kherson.
Mais il y a aussi ce son, ce buzz cauchemardesque: celui des drones. « Je regarde le ciel en permanence pour vérifier s’il y en a un, car quand vous conduisez, vous ne les entendez pas »témoigne Youri, 50 ans. Chaque jour, il parcourt la ville pour livrer des repas.
En novembre, un drone a laissé tomber sur lui une coquille qui a rebondi et a explosé à 50 mètres de sa voiture. « Il a fait sauter les fenêtres et la voiture n’a pas redémarré. J’ai appelé mon partenaire. Il est arrivé pour m’aider et à ce moment-là, un deuxième drone est arrivé, il s’est retourné au-dessus de la voiture, il s’est levé et s’est précipité sur sa voiture. »
Le lieutenant Artem Rudakov est le porte-parole de la 124e brigade de défense territoriale. « L’ennemi a identifié Kherson et l’oblast comme une zone rouge. Il interdit tout mouvement là-bas. Ils attaquent tout, du moindre mouvement, quoi que ce soit »Il rapporte.
« Ils se vantent de tout cela sur leurs chaînes de télégramme … ils publient les vidéos de leur chasse », complète le lieutenant.
« Cela ne les dérange plus pour montrer qu’ils tuent des civils ou des travailleurs humanitaires. Ils ne cachent plus leurs crimes »
en FranceinfoLieutenant Artem Rudakov
Depuis le début de janvier, il y a eu une vingtaine d’attaques ici par jour et personne n’a été épargné. Chaque fois qu’il sort pour éteindre un incendie, Volodymir Bohdan, un pompier, s’y prépare. « Lorsque vous entendez dans le talkie-talkie que vous devez vous abriter, vous lâchez prise et vous cachez, dans un sous-sol ou derrière des murs épais. … « explique-t-il. Pendant qu’il parle, nous élevons la tête vers le ciel, clair et sans nuage, mais une menace terrifiante.