L’IA et le quantique à l’honneur au sommet Choose France avec environ 3 milliards d’euros de projets

La septième édition du sommet Choose France, qui réunit patrons étrangers et décideurs privés et publics français au plus haut niveau afin d’attirer les investissements en France, devrait être féconde pour l’intelligence artificielle (IA) et l’informatique quantique.

Selon nos informations, ce sont en effet des projets d’un montant total d’environ 3 milliards d’euros qui devraient être annoncés lundi au château de Versailles dans ces domaines de la tech particulièrement mis en avant cette année avec les industries de décarbonation. Des financements bienvenus pour le pays, reconnu pour ses start-up et ses talents en IA et quantique mais manquant cruellement de fonds pour rivaliser sur la scène internationale, notamment face aux entreprises américaines. Un financement qui confirme aussi l’attractivité reconnue par le cabinet EY de la France en Europe, ne devrait pas manquer d’affirmer le gouvernement.

1,3 milliard pour Amazon

Les investissements dans l’IA se concentrent sur les centres de données qui fourniront le stockage et la puissance de calcul nécessaires pour entraîner des modèles de langage de type ChatGPT et les faire répondre aux requêtes.

C’est Amazon qui devrait prendre le plus gros engagement parmi ces projets qui devraient tous aboutir d’ici deux ou trois ans. L’entreprise dirigée par Andy Jassy souhaiterait investir 1,3 milliard d’euros dans un data center pour sa filiale cloud AWS et un entrepôt pour ses activités e-commerce. Avec 3 000 emplois créés, dont une centaine pour le data center équipé des meilleures puces pour l’IA et qui doit préfigurer d’autres investissements de l’entreprise américaine en France.

L’opérateur japonais KDDI, numéro deux du mobile dans son pays et investisseur dans l’IA (la start-up Elyza), devrait annoncer un data center pour un investissement de 1 milliard d’euros en Ile-de-France. En France et dans le sud du pays, avec une centaine d’emplois en jeu.

Un nouveau centre à Saclay

Parmi les projets majeurs qui seront annoncés et ayant un lien avec l’IA figure aussi celui de l’américain Equinix, numéro un mondial des data centres, qui travaille avec la pépite française Alice & Bob dans le quantique : son data center devrait lui coûter 630 millions euros.

Enfin, toujours en IA, le géant du conseil Accenture devrait annoncer l’ouverture de deux centres de recherche en IA générative – celui des robots conversationnels -, dont un à Sophia Antipolis consacré aux sujets énergétiques et un autre à Paris, plus généraliste, avec une centaine d’emplois. prévu au total.

Dans le domaine de l’informatique quantique, l’investissement le plus visible devrait être celui d’IBM, qui devrait annoncer la création d’un centre de recherche et développement à Saclay, où sont implantées des formations prestigieuses et des entreprises technologiques. Un projet de 45 millions d’euros impliquant l’embauche de 50 personnes. L’entreprise finlandaise IQM du secteur souhaite ouvrir un laboratoire pilote pour fabriquer un jour du matériel quantique à Grenoble, en association avec le Leti et le CEA.

180 patrons étrangers

Le sommet Choose France 2024 réunira 180 patrons étrangers, contre 200 l’an dernier. Ce n’est pas le signe d’un essoufflement, affirmait l’Elysée en début de semaine, mais d’une volonté de garder « une taille raisonnable » pour que chacun puisse rencontrer un ministre du gouvernement. Paris affirme avoir été sollicité à des niveaux records. En termes de nombre de projets, l’édition 2024 s’annonce également comme un record, même si ce ne sera pas forcément le cas en termes d’argent investi. L’année dernière, Choose France a généré 28 projets annoncés, pour un total de 13 milliards d’euros.

L’Elysée se félicite qu’un tiers des patrons étrangers invités viennent pour la première fois à Choose France en 2024, et que plus de la moitié soient non européens (20 % sont nord-américains et 20 % asiatiques). Les patrons français seront une soixantaine. Une douzaine de dirigeants se réuniront ce lundi en table ronde privée avec le président Emmanuel Macron, parmi lesquels ceux d’IBM, Accenture, ASML, etc. Des représentants de fonds des pays du Golfe seront également présents (Mubadala d’Abu Dhabi, et le PIF saoudien).

Actifs énergétiques

Avec des sociétés comme Mistral, Dust ou LightOn, la France dispose de talents et de start-up à fort potentiel. Il en va de même dans le quantique, une technologie révolutionnaire qui représente sans doute l’avenir de la puissance de calcul des ordinateurs, notamment pour l’IA, mais pas seulement. La start-up la plus connue dans le domaine est Pasqal, qui vient de lever 100 millions d’euros. Mais il y a aussi Alice & Bob, Quellela et Siquance.

Si grâce au nucléaire, la France dispose d’atouts en termes d’énergie alors que l’IA est une technologie particulièrement consommatrice, elle sait qu’elle doit développer son écosystème de datacenters. Outre le volet consacré aux autorisations accélérées pour ce type d’installations dans la loi de simplification présentée fin avril, ces financements étrangers seront donc les bienvenus.