Les nouvelles les plus importantes de la journée

A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump

A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump
Montage photo du 16 octobre 2024 de la candidate démocrate Kamala Harris et de son rival républicain Donald Trump (DUSTIN FRANZ, Elijah Nouvelage / AFP/Archives)

A deux semaines de l’élection présidentielle américaine, dans une campagne au ton chaque jour plus virulent, Kamala Harris a redoublé d’efforts lundi pour séduire les conservateurs modérés au moment où la dynamique semblait tourner légèrement en faveur de sa rivale républicaine.

Le vice-président effectue une tournée éclair dans trois États clés de l’est du pays – la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin – en compagnie de l’ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney, farouche opposante à Donald Trump.

De son côté, l’ancien président se trouve en Caroline du Nord (sud-est), autre Etat clé du scrutin, durement touché par un ouragan fin septembre et où ses partisans diffusent de fausses informations sur les aides gouvernementales.

LE
Les « Swing states » américains : la Pennsylvanie (Jonathan WALTER, Olivia BUGAULT, Sabrina BLANCHARD / AFP)

La cible du jour pour Kamala Harris : les banlieues résidentielles de Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin, et plus particulièrement celles où l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, avait réussi à faire voter l’ancien président lors de la primaire républicaine.

A Malvern (Pennsylvanie), parlant de sa volonté de « tourner la page », elle a estimé que la domination de M. Trump sur la politique américaine depuis son élection surprise en 2016 avait conduit les Américains à « se retourner les uns contre les autres » et avait « épuisé » le pays. .

Et elle a mis en garde les électeurs : « À bien des égards, c’est un homme peu sérieux. Mais (s’il est élu), les conséquences seront extrêmement graves. »

Un argument appuyé par Liz Cheney qui a expliqué que son soutien à la vice-présidente n’avait pas été un « choix difficile à faire » en tant que leader politique mais aussi « en tant que mère ». « Je sais à quelle vitesse les démocraties peuvent s’effondrer », a-t-elle déclaré.

« Mon adversaire s’est fait un devoir d’admirer les dictateurs et les autocrates du monde entier », a poursuivi Kamala Harris. « Si Donald Trump était président, Vladimir Poutine siégerait à Kyiv. »

Un milliard de dollars

Les démocrates mettent toutes leurs forces dans la bataille pour soutenir leur candidat en lice depuis seulement trois mois face à Donald Trump en campagne depuis deux ans. Selon les chiffres officiels publiés lundi, l’équipe de campagne de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars en septembre, contre seulement 78 millions pour le camp Trump.

Et le vice-président, âgé de 60 ans dimanche, a récolté plus d’un milliard de dollars depuis son entrée en campagne en juillet, après le retrait du président Joe Biden, selon le New York Times, du jamais vu depuis un quart de campagne.

Mais cet avantage financier peine à se traduire en capital électoral. Si l’on en croit les sondages, les deux candidats restent au coude-à-coude mais certains sondages récents semblent montrer un léger avantage, quoique toujours dans la marge d’erreur, en faveur de Donald Trump.

Rhétorique xénophobe

La candidate républicaine, 78 ans, a estimé lundi que la démocrate n’était pas « qualifiée pour se présenter », estimant même qu’elle était « une menace pour la démocratie ». « Il est difficile de croire qu’il y ait des électeurs indécis », a-t-il ajouté.

Depuis Greenville, en Caroline du Nord, il s’est à nouveau concentré sur la question de l’immigration, « problème numéro 1 », « avant même l’économie » selon lui.

Laissant libre cours à sa rhétorique xénophobe, il a promis qu’avec sa victoire « l’invasion des migrants cesserait et la restauration du pays commencerait ».

« Je sauverai toutes les villes américaines qui ont été envahies et conquises, et nous mettrons en prison ces criminels cruels et assoiffés de sang ou les expulserons de notre pays », a-t-il déclaré.

Violence verbale

Des débris accumulés dans les rues d’Asheville plusieurs semaines après le passage de l’ouragan Helene, le 20 octobre 2024 en Caroline du Nord (Jim WATSON / AFP)

Plus tôt, s’exprimant depuis Swannanoa, une petite ville ravagée par l’ouragan Hélène, Donald Trump a réitéré ses fausses accusations selon lesquelles l’agence fédérale d’intervention en cas de catastrophe naturelle aurait dépensé ses fonds « pour les migrants illégaux ».

Sur place, « tout ressemble encore à une zone de guerre, je n’ai pas de meilleur mot pour décrire » la situation, a déclaré vendredi à l’AFP Shelley Hughes, une habitante locale qui soutient le républicain.

Deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé la zone continentale des États-Unis depuis plus d’un demi-siècle, Hélène a causé au moins 240 morts dans le sud-est du pays, dont au moins 124 en Caroline du Nord.

Ces derniers jours, le candidat républicain a également multiplié ses violences verbales envers son rival. « Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. (…) Vous êtes un vice-président de merde, le pire, vous êtes viré. Sortez d’ici », a-t-il lancé samedi à ses partisans.

La vice-présidente a également durci le ton à l’égard de Donald Trump, dont le comportement « avilit » selon elle la fonction présidentielle.

Quitter la version mobile