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A Henderson, une masse de partisans de Trump qui ne sont pas « ces monstres qu’on décrit »

À Henderson, dans le Nevada,

Banlieue de Las Vegas, Henderson compte plus de 300 000 habitants, ce qui fait de cette ville riche la deuxième plus grande du Nevada. C’est ici que Donald Trump a choisi de venir jeudi pour tenir une réunion au Lee’s Family Forum, une salle qui accueille l’équipe de hockey des Silver Knights d’une capacité de plus de 6.000 personnes.

A quelques jours de l’élection présidentielle, la visite de l’ancien président et candidat républicain a bien sûr attiré plusieurs milliers de partisans enthousiastes et confiants dans sa victoire. Plusieurs heures avant l’ouverture des portes, en fin de matinée, des files interminables s’étendaient à perte de vue. Ces partisans, une foule hétéroclite de toutes origines – blanches, afro-américaines, asiatiques et latinos – contrastent avec l’image des électeurs de Donald Trump. Tout le monde semble réuni dans un seul et même espoir : son retour à la Maison Blanche.

Un optimisme sans faille quant à la victoire de Trump

Sous l’œil bienveillant des agents des services secrets et de la police locale, les participants, bien préparés et arborant drapeaux, casquettes et t-shirts aux couleurs de la campagne « Trump 2024 », ont affiché un optimisme sans faille. Pour eux, une victoire de Kamala Harris n’est tout simplement pas possible. A travers leurs témoignages, s’exprime une certitude inébranlable, doublée d’une certaine méfiance à l’égard du système électoral. Certaines voix diront encore les théoriciens du complot.

Pour Richard Newton, une défaite de Donald Trump signifierait l’effondrement de l’économie, la perte des libertés individuelles et une ouverture incontrôlée des frontières.– L.Garrigues/20 Minutes

Deborah Harris, une habitante de Las Vegas qui, malgré une jambe cassée, ne manquerait pour rien au monde un meeting de Donald Trump, résume bien l’état d’esprit ambiant. «Je pense que Trump va gagner. Je pense même que ce sera un raz-de-marée», affirme-t-elle avec assurance. « Pour moi, il a gagné les dernières élections. C’est une théorie du complot pour certains, mais je ne pense pas qu’il ait perdu en 2020. Cette année, je ne vois aucune raison pour qu’il perde sauf en cas de fraude. Les partisans de Donald Trump ne sont pas les monstres qu’ils décrivent. Non, nous n’allons pas brûler le Capitole, mais en cas de défaite, il serait peut-être temps d’agir », a-t-elle déclaré sans autre commentaire.

Il y a toujours une méfiance à l’égard du système électoral

Cette méfiance à l’égard de l’intégrité électorale est partagée par Jimmy Liu, un Californien venu spécialement pour l’événement. Comme Deborah Harris, il ne voit qu’une seule explication possible à la défaite de Donald Trump : la « fraude électorale ». « Si cela se produit, nous travaillerons encore plus dur jusqu’en 2028 et nous nous battrons dans tous les États pour éviter toute manipulation. Nous engagerons des poursuites judiciaires si nécessaire», assure-t-il.

Ancien démocrate, le prince Hernández a progressivement perdu confiance dans son parti d'origine, et l'impact de l'immigration sur son quartier d'enfance l'a poussé à reconsidérer son vote.
Ancien démocrate, le prince Hernández a progressivement perdu confiance dans son parti d’origine, et l’impact de l’immigration sur son quartier d’enfance l’a poussé à reconsidérer son vote.– L.Garrigues/20 Minutes

Prince Hernandez, ancien New-Yorkais installé à Las Vegas l’année dernière, incarne cette diversification du mouvement pro-Trump. Ancien démocrate, il a progressivement perdu confiance dans son parti d’origine, et l’impact de l’immigration sur son quartier d’enfance l’a poussé à reconsidérer son vote.

« Les écoles sont surpeuplées, l’inflation augmente et les ressources manquent. « Ce n’est pas une question de race, mais de réalité économique », explique-t-il. Le prince Hernandez se dit rassuré d’avoir découvert que la communauté Trump n’était pas le bastion du racisme qu’il craignait. « On m’a dit que les partisans de Trump étaient racistes, mais je n’ai ressenti que de l’ouverture et de la solidarité », dit-il.

Inquiétude pour le pays en cas de victoire de Kamala Harris

Pour de nombreux partisans, une défaite de Donald Trump serait non seulement une déception, mais aussi un coup fatal pour l’avenir du pays. Lance Baker, arborant fièrement une casquette et un t-shirt pro-Trump, est catégorique. «Si Donald Trump ne gagne pas, nous sommes foutus. Il n’y aura plus d’élections. Le pays est fini, ils sont allés tellement à gauche que nous sommes presque à l’ère du communisme. » A l’idée d’une présidence Kamala Harris, Lance Baker envisage même de déménager dans un autre État et va jusqu’à prédire que certains États comme le Texas ou l’Arkansas pourraient faire sécession.

A l’idée d’une présidence Kamala Harris, Lance Baker craint que certains États comme le Texas ou l’Arkansas ne fassent sécession.
A l’idée d’une présidence Kamala Harris, Lance Baker craint que certains États comme le Texas ou l’Arkansas ne fassent sécession.– L.Garrigues/20 Minutes

Richard Newton, un Afro-Américain d’une cinquantaine d’années attaché aux idées conservatrices, partage cette crainte pour l’avenir du pays. Pour lui, une défaite de Donald Trump signifierait l’effondrement de l’économie, la perte des libertés individuelles et une ouverture incontrôlée des frontières. « Bien sûr, nous continuerons à nous battre, mais de manière légale et pacifique », précise-t-il, excluant toute forme de violence.

Un engagement sans faille, même en cas de défaite

Alors que certains envisagent la possibilité de recourir à des manifestations pacifiques en cas de défaite, tout le monde s’accorde sur un point : leur soutien à Donald Trump et aux Républicains ne faiblira pas. Déterminés à se battre pour ce qu’ils considèrent comme « l’Amérique authentique », ces partisans expriment une loyauté et une ferveur qui vont bien au-delà d’une simple élection.

Pour ces fervents partisans de l’ancien président, l’avenir de leur pays est en jeu, et même en cas de défaite, ils sont prêts à se mobiliser pour défendre les valeurs et l’intégrité du processus électoral. Mais tout le monde pense avant tout aux recours juridiques. Un nouvel assaut contre le Capitole comme en 2021 n’est pas envisageable pour eux. Ils reconnaissent cependant qu’il existe encore quelques partisans incontrôlables. Mais ce n’est pas la majorité, un message qu’ils comptent bien faire passer.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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