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A Hawaï, tapis rouge et fleurs pour le président taïwanais en tournée dans le Pacifique : Actualités

Le président taïwanais Lai Ching-te a été accueilli samedi avec un tapis rouge et des colliers de fleurs dans l’archipel américain d’Hawaï, première étape d’une tournée dans plusieurs territoires du Pacifique qui a suscité des protestations de Pékin.

Accueilli par des « alohas », le dirigeant est apparu détendu, vêtu d’une chemise hawaïenne, pour visiter le Musée d’histoire naturelle et culturelle de Bishop et l’Agence de gestion des urgences d’Hawaï, recevant un certain nombre de cadeaux.

A sa descente de l’avion tôt samedi matin, un tapis rouge l’attendait, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa prise de fonction en mai.

Un tel traitement est une première pour un dirigeant taïwanais, a indiqué son bureau dans un communiqué.

Il a été accueilli par le gouverneur d’Hawaï Josh Green et Ingrid Larson, directrice à Washington de l’American Institute in Taiwan (AIT), l’ambassade américaine de facto sur l’île.

Lors d’une visite au mémorial de l’USS Arizona, dédié aux marins américains tués lors de l’attaque de Pearl Harbor, il a appelé ses partenaires américains à s’engager en faveur du maintien de la paix, sur fond de tensions avec la Chine.

« La paix n’a pas de prix et la guerre n’a pas de vainqueur. Nous devons nous battre, lutter ensemble pour éviter la guerre », a-t-il déclaré dans un discours.

Dans la soirée, M. Lai a reçu une standing ovation lorsqu’il est arrivé sur un tapis rouge lors d’un dîner avec des responsables du gouvernement américain et des Taïwanais d’outre-mer.

M. Lai s’est dit « reconnaissant » envers les États-Unis pour leur aide afin d’assurer le succès de sa tournée. Le partenariat entre Washington et Taipei est « solide comme le roc », a déclaré lors de ce dîner la présidente de l’Institut américain de Taiwan, Laura Rosenberger.

– Manifestations chinoises –

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin a dénoncé cet accueil.

« La Chine condamne fermement l’organisation par les Etats-Unis du ‘transit’ de Lai Ching-te et a adressé des protestations solennelles aux Etats-Unis », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

« La Chine suivra de près l’évolution de la situation et prendra des mesures résolues et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », a-t-il souligné.

Pékin considère que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Il n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir.

La Chine a qualifié à plusieurs reprises Lai Ching-te de « séparatiste » et a accru la pression militaire autour de l’île ces dernières années avec de nombreuses manœuvres.

Dans un discours prononcé avant le décollage, M. Lai a déclaré que sa tournée marquait le début d’une « nouvelle ère démocratique ». Il a déclaré vouloir « continuer à élargir la coopération et à approfondir les partenariats avec nos alliés sur la base des valeurs de démocratie, de paix et de prospérité ».

Le président taïwanais doit passer deux jours à Hawaï et devrait également passer une nuit à Guam, aux États-Unis, lors de son voyage. Sa tournée le mènera aux Îles Marshall, à Tuvalu et aux Palaos, les seuls pays de la région parmi les 12 alliés restants à reconnaître Taiwan.

Taïwan a déployé quatre avions de combat F-16 pour escorter l’avion transportant le président taïwanais et sa délégation, selon un journaliste de l’AFP accompagnant le dirigeant.

– Incertitude avec Trump –

Des responsables taïwanais se sont déjà arrêtés sur le sol américain lors de déplacements dans le Pacifique ou en Amérique latine.

Le prédécesseur de Lai Ching-te, Tsai Ing-wen, est passé par ces mêmes territoires américains en 2017.

En 2023, elle rencontre Kevin McCarthy, alors président de la Chambre des représentants des États-Unis, en Californie. Pékin a alors répondu par des exercices militaires majeurs autour de Taiwan.

La Chine « veut toujours donner l’impression que Taïwan est isolé et dépendant » d’elle, a déclaré à l’AFP Bonnie Glaser, analyste au groupe de réflexion German Marshall Fund.

Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979 mais reste de fait l’allié le plus puissant de Taiwan et son principal fournisseur d’armes.

Les États-Unis ont également annoncé vendredi avoir approuvé la vente potentielle de pièces détachées pour les avions de combat F-16 et les systèmes radar à Taiwan.

En réponse, la Chine a exhorté les États-Unis « à cesser immédiatement d’armer Taïwan » et « à encourager et à cautionner les forces qui recherchent l’indépendance de Taïwan et souhaitent renforcer leur armée pour y parvenir », indique le communiqué. a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le voyage du dirigeant taïwanais intervient alors que Donald Trump doit arriver à la Maison Blanche en janvier. Taipei a félicité M. Trump pour sa victoire, mais des incertitudes demeurent quant à sa future politique à l’égard de l’île.

Au cours de sa campagne, M. Trump a suggéré que Taiwan paie les États-Unis pour sa défense.

publié le 1er décembre à 8h08, AFP

Eleon Lass

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