« A Grigny, il n’y a pas que de la drogue et de la violence, il y a des gens magnifiques », confie Golo.
Sorti le 14 août dans les salles obscures, le film, qui met en scène ces deux banlieusards en tandem à la découverte de la France, a attiré 320 000 spectateurs dans les salles obscures. Rencontre avec les deux protagonistes et leur ville, Grigny.
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« C’est fou. On est content, on est super content ! C’est une grande fierté », s’exclame Golo. Direction le quartier de la Grande Borne à Grigny, la ville la plus pauvre de France, d’où viennent les deux protagonistes du documentaire sorti cet été : Golo et RitchieCe film nous présente deux trentenaires, célèbres grâce à leurs vidéos sur les réseaux sociaux, qui vivent dans cette ville.
Ces personnages – Golo et Ritchie – et leurs différences – l’un est musulman, l’autre catholique et autiste – gommées par leur amitié, ont déjà attiré plus de 320 000 spectateurs dans les salles obscures. En moyenne, en France, les documentaires sont vus par 20 000 personnes.
« Vous savez, ce que nous aimons, c’est la spontanéité, Golo nous dit. Nous sommes spontanés. Ritchie, il est spontané, ses réactions, elles sont magiques. Les gens aiment ça et ils aiment que lorsque je parle de Richie, je ne fasse aucune différence. Ces créateurs de contenus sont suivis par près de 3 millions de personnes sur les réseaux sociaux. Mais dans le film réalisé par Martin Fougerol et Ahmed Hamidi, cette fois, ils quittent Grigny pour explorer la France en tandem.En fait, nous étions partoutexplique Ritchie. C’est un peu différent. On a vu les vaches, les chevaux, le cochon, les poules. On a vu beaucoup de choses.«
Au cœur du film, ces jeunes de banlieue quittent leur quartier et rencontrent l’histoire, la nature et la culture française. Au-delà du film, c’est le combat de plusieurs associations de Grigny. Bilel Ghenaim nous ouvre les portes de l’association dans laquelle il travaille, la Youness Academy, une association qui vient en aide aux enfants à partir de 6 ans.Le but est toujours de leur faire découvrir de nouvelles choses et de les sortir un moment de Grigny », il explique.
« On s’est rendu compte que malheureusement, beaucoup de nos jeunes n’avaient jamais vu autre chose que Grigny. »
Bilel Ghenaim de l’association Youness Academyà franceinfo
Bilel Ghenaim raconte qu’en 2023, alors qu’ils organisaient une sortie à la Tour Eiffel avec un groupe, ils se sont rendu compte qu’à 16 ans, certains n’avaient jamais vu la Tour Eiffel »pendant que nous sommes juste à côté » s’exclame-t-il. Et si « les petits« , « Au début, ils n’ont pas peur de quitter leur quartier« , « à chaque fois« , les retours sont toujours positifs. »Il était important pour nous, déjà au début, de donner de la force au film et à ce qu’ils proposaient, de donner aussi un petit retour sur tout ce qu’ils font pour la ville.« , poursuit-il. Le film Golo et Ritchie est donc un exemple pour des centaines de jeunes et de familles vivant à Grigny.
C’est aussi et surtout l’occasion de changer de regard sur cette ville et, plus généralement, sur les villes. Comme l’explique le maire de la ville, Philippe Rio, «La couverture médiatique des banlieues, c’est soit les grands succès sportifs ou culturels, soit la violence. Et en fait, entre ces deux pôles surmédiatisés, il y a un vide de ces vies de gens qui travaillent, qui vivent leur vie, qui ont un handicap« .
Pour lui, ce film, « C’est un premier regard sur quelque chose qui était un angle mort. Dans la ville de Grigny, il y a des histoires d’amitié entre deux jeunes à la peau noire qui ont tous les codes de la banlieue et qui parlent d’amitié, voire d’amour, et qui partent à la rencontre de la France qui, sur le papier, ne les aime pas beaucoup.« .
Ce film, drôle, touchant, permet surtout de changer de regard sur ce quartier, confie Golo.Ce n’est pas seulement la drogue, ce n’est pas seulement la bagarre, ce n’est pas seulement la violence : il y a aussi ce côté-là. C’est ce que nous montrons et les gens en sont contents, il explique. Quand ils nous voient, ils nous disent « Golo et Ritchie merci, on est contents ! » Là, vous dégagez une autre image du quartier et c’est ça qu’on veut voir. Et on espère montrer ce côté-là le plus longtemps possible. Parce qu’il y a de belles choses ici et de belles personnes, surtout de belles personnes. C’est ça qui est bien.« .