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A Grenoble, hommage en colère à l’agent municipal Lilian Dejean

L’employé municipal a été abattu dimanche alors qu’il tentait de maîtriser l’auteur d’un accident de la route. Une mort inacceptable au travail, selon ses collègues venus lui rendre hommage.

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Le maire de Grenoble, Eric Piolle (au centre), et notamment les agents municipaux rendent hommage, lundi 9 septembre, à Lilian Dejean, tué par balles dimanche. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Avec des visages tristes sous des parapluies par centaines, les Grenoblois sont venus, lundi 9 septembre, rendre hommage à l’agent municipal tué dimanche. Le maire, Eric Piolle, prend la parole. « Nous sommes là en hommage à Lilian Dejean, en deuil. C’est tout le service public qui est en deuil. C’est le service public qui est toujours présent sur le terrain, qui nettoie, qui élague, qui embellit, qui prépare, qui nourrit, qui prend soin de notre société. »

« Le service public est mort avec vous »dit l’un des messages écrits au feutre sur un panneau de la mairie. D’autres parlent de « amie Lilian »de « collègue ». Il était agent municipal depuis 25 ans au service propreté, comme Christophe. « Je le connaissais depuis 25 ans, c’était donc un ami et un supérieur. Cela aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. Nous sommes déjà confrontés à beaucoup d’incivilités de la part des usagers et là, c’est aller trop loin. »

« Nous travaillons dans la rue, nous sommes donc en première ligne lorsqu’une tragédie comme celle-ci se produit. »

Christophe, le collègue de Lilian Dejean

à franceinfo

Membre du syndicat CGT, la victime était connue de tous, engagée auprès de tous, souligne Mehdia, un proche employé à la Maison des habitants. « Il était important pour lui de défendre les agents en cas de problème, elle témoigne. Et sa vie, c’était le travail. Je vais être honnête avec vous, ça me rend triste parce que je pense que c’est le travail qui l’a tué. Il vient travailler le dimanche et se fait tirer dessus gratuitement. Son travail était important pour lui. Et le travail aujourd’hui, regardez.

Lors de l’hommage, Maxime Grand, délégué CGT des agents territoriaux de la ville, a dénoncé un décès au travail inacceptable. « Notre ami et camarade est décédé hier (dimanche) matin alors qu’il exerçait ses fonctions professionnelles de propreté urbaine dans la ville de Grenoble. Suite à un accident de la circulation, il portait assistance, et parce qu’il ne supportait pas l’injustice, il a voulu retenir l’auteur de l’accident qui voulait fuir. Ce dernier a sorti son arme et lui a tiré dessus à deux reprises, en pleine poitrine. »

Une tristesse et une colère ressenties notamment par les agents de la ville. Ils sont 4.000 à Grenoble, mais le maire dit avoir reçu des messages de toute la France.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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