Les documents auxquels Le New York Times ont eu accès sont sans équivoque : le Hamas a « espionné les civils palestiniens pendant des années »supervisant sous la direction de son chef Yahya Sinwar, « leurs engagements politiques, leurs publications en ligne et même, semble-t-il, leurs histoires d’amour ».
Selon les dossiers internes du Hamas, les témoignages palestiniens et les renseignements israéliens, une unité appelée « service général de sécurité » aurait été chargé notamment de recenser les faits et gestes des habitants de Gaza, avec l’aide d’un réseau d’informateurs civils. Sur place, aucune manifestation n’aurait été tolérée par les dirigeants du mouvement islamiste palestinien »,même s’ils prétendent représenter le peuple de Gaza ».
Le titre new-yorkais fait un parallèle avec les forces syriennes, chargées d’étouffer tout mouvement de contestation, précisant toutefois que le service de sécurité générale du Hamas prône avant tout « la censure, l’intimidation et la surveillance, plutôt que la violence physique ».
Des journalistes auraient été suivis lors de leurs reportages, des militants politiques auraient été victimes de campagnes de diffamation, de simples citoyens auraient été dénoncés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir des comportements contraires aux bonnes mœurs.
Entre le marteau et l’enclume
« Ce service de sécurité générale n’est pas sans rappeler la Stasi en Allemagne de l’Est » commente l’ancien officier des renseignements israéliens Michael Milshtein, dans les pages du quotidien américain. Comme à l’époque de la police secrète de la République démocratique d’Allemagne (RDA), « Il y a toujours quelqu’un qui surveille tout le monde. »
Dans ce climat de méfiance généralisée, assure le professeur de sciences politiques gazaouis Mkhaimar Abusada, de nombreux civils ont renoncé à se faire entendre, pour pouvoir « Je n’ai aucun problème avec le gouvernement du Hamas ».
Ils auraient été – et seraient toujours – « coincé entre le marteau brandi par Israël avec son blocus (puis ses actions militaires contre Gaza) et l’enclume de la surveillance constante (menée par le mouvement islamiste au pouvoir) ».
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