Il n’y avait pas moyen de ne pas provoquer un carnage d’une ampleur et d’une nature qui restent gravées dans les mémoires. En décidant de frapper une école du quartier d’Al-Daraj, à Gaza-ville, transformée en abri et donc pleine à craquer de déplacés, et en choisissant d’agir pendant la prière de l’aube, qui rassemble les fidèles dans l’espace prévu à cet effet, l’armée israélienne a causé la mort de plus de 93 personnes, et en a blessé des centaines d’autres, selon les premiers bilans publiés samedi 10 août au matin.
Selon la Protection Civile de Gaza, trois « missiles » (ou des bombes) auraient touché le bâtiment ou ses alentours. L’école abritait environ 250 personnes déplacées, en majorité des femmes et des enfants. Le porte-parole de la protection civile, Mahmoud Bassal, a fait état de plusieurs frappes qui « Ils ont ciblé deux étages de l’école coranique Al-Tabi’een et la mosquée (adjacent) avec trois missiles, causant la mort de 93 personnes dont onze enfants et six femmes ». « Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et de nombreuses parties de corps ne sont pas identifiées et des personnes sont portées disparues. »il a ajouté.
Même à l’échelle des destructions subies par Gaza – où environ 40 000 morts ont été dénombrés depuis le début de la guerre en octobre 2023 par le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, mais dont les chiffres sont considérés comme fiables –, les images filmées après les impacts ne manqueront pas de laisser une trace durable : un sous-sol jonché de débris et de corps entrelacés, dénudé par les explosions, couvert de sang.
Pour expliquer cette frappe, l’armée israélienne insiste sur la présence de responsables du Hamas, notamment d’un « Centre de commandement intégré dans l’école Al-Tabi’een, et adjacent à la mosquée Dara Tuffah, utilisé comme abri par les habitants de Gaza »L’armée affirme également que cette école « un refuge clandestin pour les terroristes du Hamas et leurs commandants »a fourni une base à partir de laquelle le groupe islamiste pourrait « lancer des attaques » et que « dans Avant cette frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour limiter le risque de toucher des civils, notamment l’utilisation de munitions de précision, la surveillance aérienne et le renseignement.
Les limites de la « politique d’élimination »
Alors que certains hauts gradés israéliens commencent à penser, depuis plusieurs mois, que l’intervention militaire à Gaza a atteint une sorte de palier et ne peut aboutir qu’à une forme d’impasse à moins d’un cessez-le-feu, le pouvoir politique en a décidé autrement. L’armée poursuit donc la guerre et estime avoir marqué des points décisifs récemment en multipliant les frappes ciblées, pour démontrer que la poursuite du conflit était possible.
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