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À Gaza, l’insupportable famine infantile

Un nouveau-né prématuré est évacué de l'hôpital Al-Aqsa vers l'hôpital Nasser à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le 26 août 2024.

Hatim Alhaddad, un nouveau-né d’un jour, est décédé le 14 juin de problèmes respiratoires associés à la malnutrition. Abdulaziz Abdulrahman Salem, 15 jours, est décédé le 2 mars d’un œdème de famine, qui est un gonflement du visage. Mira Muhammad Bakr Al Shawa, 15 jours, est décédée le 3 mars, également de difficultés respiratoires aggravées par la malnutrition. Youssef Sami Al-Tiramisi, 25 jours, est décédé le 6 février, de malnutrition. La liste est déchirante et loin d’être terminée.

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Depuis le début de la guerre lancée par Israël contre Gaza le 7 octobre 2023, dans les heures qui ont suivi l’attaque sanglante du Hamas sur le territoire de l’État hébreu, le service pédiatrique de l’hôpital Kamal-Adwan, situé au nord de l’enclave palestinienne, a enregistré la mort de trente-sept enfants de malnutrition et de déshydratation. Au moment de leur décès, le poids de tous les nouveau-nés mentionnés ci-dessus était inférieur à la moyenne. Abdulaziz Abdulrahman Salem pesait 1,3 kg.

Médecin dans le même établissement, Hussam Abu Safiya reçoit chaque jour une trentaine d’enfants. « présentant des symptômes de malnutrition et de déshydratation sévèreexplique ce pratiquant gazaoui, contacté par WhatsApp. En mai, j’ai examiné une fillette de 7 ans. Sa mère m’a dit que son enfant n’avait rien mangé ni bu depuis cinq jours. Je n’ai pas pu la sauver : elle est décédée après trois jours d’hospitalisation.

Plus que de la peau et des os

A l’hôpital Nasser, situé plus au sud de la bande de Gaza, à Khan Younis, trois enfants ont perdu la vie depuis mai à cause de la malnutrition. « Un garçon de 6 ans et deux filles, l’une âgée d’un an et l’autre de 6 moisdéclare le docteur Ahmed Al-Farra de Gaza. La petite de 6 mois s’appelait Toline. Elle a été hospitalisée à plusieurs reprises, mais la dernière fois, le 23 août, ils n’ont pas pu la sauver. Dans les photos d’elle, vivante, qu’Ahmed Al-Farra a envoyées au Mondela petite fille, en larmes, n’avait plus que la peau et les os.

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Au service pédiatrique de l’hôpital Nasser, neuf mineurs sont hospitalisés, souffrant de manque de nourriture et d’eau potable, parfois en lien avec d’autres comorbidités. L’unité de soins intensifs réservée aux enfants dans cet établissement, qui accueille notamment les blessés des bombardements, n’a plus la capacité de prendre en charge les autres, ceux souffrant de malnutrition. « Nous avons essayé de consacrer un petit espace aux soins intensifs pour adultes pour ces enfants. Mais souvent, il n’y a pas de place disponible non plus. »se lamente Ahmed Al-Farra.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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