A Gaza, la guerre que mène Israël est particulièrement dévastatrice pour les enfants
Fin février, à l’entrée d’un centre commercial aux Émirats arabes unis, la petite sœur de Bisan Alkolak s’est mise à crier. « Est-ce un aéroport ? Je ne veux pas voyager ! « , répéta l’enfant de deux ans et demi. Sa mère lui a alors demandé calmement pourquoi. La petite fille continuait à crier : « Je ne veux pas aller à Gaza. Gaza est pleine de sang. Il y a des bombes. » Une semaine plus tôt, la famille avait été évacuée de l’enclave palestinienne, après quatre mois de bombardements. « Notre traumatisme est immense »glisse au téléphone Bisan, 20 ans, rapportant cette scène à Monde.
La terreur de sa petite sœur n’est pas sans fondement. Environ 40 % des plus de 33 000 Palestiniens tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023 sont des enfants. En six mois, les bombes israéliennes dévastant le petit territoire assiégé, les combats, les tirs des tireurs d’élite de l’armée et la famine désormais imminente ont tué plus de quatre années de conflit partout ailleurs dans le monde, rapporte l’UNRWA. l’agence de l’ONU qui s’occupe des réfugiés palestiniens, en première ligne de la réponse humanitaire à Gaza depuis des mois. « Chaque jour, dix enfants perdent leurs jambes »écrit sureuh April, son commissaire général, Philippe Lazzarini.
« L’ampleur de l’impact psychologique sur ces enfants est sans précédent : certains ont vu des soldats venir chez eux et tuer leurs parents sous leurs yeux, d’autres ont été témoins du bombardement de leurs maisons. Ils vivaient dans un froid glacial et dans la famine, beaucoup errant seuls pendant des jours dans les rues, explique Caitlin Procter, chercheuse au Centre sur le développement des conflits et la consolidation de la paix à Genève, qui a mené des recherches sur la jeunesse du petit territoire palestinien. La situation est telle que même les experts en santé mentale des enfants à Gaza se sentent complètement dépassés et ont besoin d’aide. »
A Rafah, à l’extrême sud de l’enclave palestinienne, où vivent près de 1,3 million de Gazaouis déplacés, le « Les enfants sont partout dans les rues »note Karyn Beattie, chef d’équipe de l’ONG Save the Children à Gaza.
Certains, pas encore adolescents, sont déjà soutien de famille : ils transportent des litres d’eau ou vendent une partie de l’aide alimentaire qu’ils ont reçue sur les trottoirs, souvent pour avoir de quoi acheter d’autres articles ménagers. première nécessité.
Quelque 17 000 enfants non accompagnés à Gaza
Tous auraient besoin d’un soutien psychologique, traumatisés par les fusillades et les attentats. A Gaza, les enfants « savent que d’autres enfants ont été tués, blessés et qu’ils ne sont en sécurité nulle part »précise Karyn Beattie jointe au téléphone depuis Rafah – Israël interdit aux journalistes étrangers d’accéder à Gaza.
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