A Fos, ArcelorMittal fonctionnera avec un seul haut fourneau jusqu’en 2026
Le 10 octobre, l’arrêt « temporaire » de l’un des deux hauts fourneaux du sidérurgiste ArcelorMittal à Fos-sur-Mer n’augurait rien de bon pour le site industriel. Mais cet arrêt, intervenu après une période de maintenance, était devenu industriellement logique, compte tenu du contexte international. Confronté à une concurrence accrue et à des coûts plus élevés que ses concurrents, principalement chinois, ArcelorMittal avait estimé que cette mesure visait à s’adapter « à la demande croissante de l’industrie sidérurgique ».jusqu’à ce que la situation du marché soit compatible avec l’exploitation d’un site à deux hauts fourneauxx ». Un point d’étape devait être réalisé à la fin du premier semestre 2024. Et ce lundi, après plusieurs mois d’analyse et de prévision, ce que nous avons présenté s’est produit : le deuxième haut fourneau restera à l’arrêt pendant encore plusieurs mois.
Lundi, la situation a été présentée aux membres élus du Comité social et économique central.Le contexte européen de baisse de la consommation, combiné à l’augmentation des importations d’acier et à des coûts de production peu compétitifs liés aux droits CO2, nous contraint à continuer, sur le site de Fos-sur-Mer, à exploiter un haut fourneau de manière pérenne.« , indiquait hier la direction de l’établissement.
Surcapacité de production
Si l’industriel se base sur le contexte européen, où il est susceptible d’approvisionner le plus de clients, c’est à l’échelle mondiale que le marché de l’acier se dérègle. Ainsi, « L’Europe est passée du statut d’exportateur net à celui d’importateur en moins de 10 ans » souligne la direction du site.
Et le sidérurgiste souligne également les disparités qui minent les usines européennes face à «des mécanismes de soutien massifs des États-Unis à travers leur politique budgétaire – Inflation Reduction Act – et des subventions de la Chine à ses aciéries« . Ces financements « créer une distorsion de concurrence sur nos principaux marchés » ajoute le producteur d’acier.
Environnement
Outre cette concurrence inégale, l’usine de Fos-sur-Mer met en avant « Le mécanisme des quotas carbone« (1) ajoutant que dans « l’absence de protection efficace de l’Europe contre les importations d’acier, le niveau d’importation est aujourd’hui de 25%, ce chiffre atteignant même 40% sur nos marchés. De plus, pour les mêmes raisons, il est devenu impossible pour notre site d’exporter hors de l’Union« .
Augmenté par le prix du carbone, « les coûts de production restent trop élevés pour être compétitifs avec les importations sur nos marchés du sud de l’EuropeEn conséquence, « fonctionner avec un seul haut fourneau semble le meilleur moyen de protéger l’entreprise le temps de préparer la décarbonation du site ». Cette période devrait durer jusqu’en 2026 et pourrait avoir des conséquences sur l’emploi sur le site, au moins en termes de recrutement. Le site, premier client du port de Marseille et deuxième employeur industriel du département des Bouches du Rhône, compte 2 500 salariés et génère 4 000 emplois directs.