à Foncillon, toujours pas de logements sociaux, de restaurant, d’espace culturel
LL’histoire en deviendrait presque comique. En choisissant Fradin Promotion pour réhabiliter le site de Foncillon, la majorité municipale de Didier Quentin voyait dans le projet de l’aménageur bordelais Norbert Fradin « le projet le plus crédible ». Onze ans après la vente du terrain (1), neuf ans après l’obtention du permis de construire, toujours pas de restaurant à l’horizon, ni le « parc d’animations culturelles et artistiques » promis à l’étage du restaurant, que le « jardin ouvert au public ». …
LL’histoire en deviendrait presque comique. En choisissant Fradin Promotion pour réhabiliter le site de Foncillon, la majorité municipale de Didier Quentin voyait dans le projet de l’aménageur bordelais Norbert Fradin « le projet le plus crédible ». Onze ans après la vente du terrain (1), neuf ans après l’obtention du permis de construire, toujours pas de restaurant à l’horizon, ni le « parc d’animations culturelles et artistiques » promis à l’étage du restaurant, que le « jardin ouvert au public ». lui permettant d’accueillir diverses expositions culturelles et notamment des sculptures monumentales ». Les 20 appartements en accès libre, partie la plus lucrative du projet, sont terminés et sont sur le marché depuis deux ans. D’autre part, les cinq logements sociaux que le promoteur est légalement tenu de réaliser attendent également d’être achevés. Un euphémisme.
De son côté, l’élu d’opposition Nouvel’R Thomas Lafarie a tenté d’en savoir un peu plus sur la date de livraison desdits logements sociaux, lors du dernier conseil municipal, jeudi 4 avril. « Le groupe Fradin Promotion s’était engagé à achever sa résidence Foncillon en mars. 2024. Comme nous sommes désormais en avril, dans quel délai ce promoteur compte-t-il approuver les cinq logements locatifs abordables légalement dus et les soumettre à la commission d’attribution ? »
Quatre sur cinq
Avant Thomas Lafarie, l’élu d’opposition Royan à gauche Jacques Guiard avait interrogé le maire, Patrick Marengo, en… mars 2023. Puis de nouveau le 24 juin de la même année. « Vous nous avez dit en mars que M. Fradin prévoyait d’achever les logements sociaux en location à l’été 2023. Et alors ? » Réponse un peu gênée de l’édile : « J’ai recontacté M. Fradin le 6 juin. À ce jour, je n’ai pas reçu de réponse. »
L’aménageur bordelais a finalement daigné répondre au maire de Royan, en avançant visiblement une nouvelle promesse de calendrier. Cette fois, juré, craché, en tout cas selon ce qu’a pu dire Patrick Marengo le 4 avril, « Monsieur Fradin nous confirme que quatre logements seront prêts à la location subventionnée pour l’été. Le cinquième logement présente des problèmes de remontées capillaires, pour lesquels une solution n’a pas encore été trouvée. » Ah, les aléas des chantiers…
« Pas de tactique dilatoire »
Promesse pour promesse, Norbert Fradin assure, dans sa dernière réponse à Patrick Marengo, qu’il n’utilise « aucune manœuvre dilatoire » pour endormir la « vigilance » de la municipalité. Jacques Guiard n’a cependant pu s’empêcher d’être surpris jeudi. « Il ne donne pas de délai précis ? » L’automne dernier, déjà, le Collectif du logement social du Pays Royannais avait interrogé le maire sur la question, sans obtenir à l’époque plus de précisions. Porte-parole du collectif, Emmanuelle Stroesser rit lorsqu’elle renomme Foncillon le « Bas de Foncillon », en référence aux Hauts de Royan, qui seront construits à la place de la Robinière. A Foncillon, les travaux ont débuté en 2017… « Dès le début, Norbert Fradin a répondu que les logements sociaux seraient livrés « bientôt », mais c’est un éternel « bientôt », en fait. »
« Les logements sociaux seront livrés « bientôt », mais c’est un éternel « bientôt » »
Citant Norbert Fradin, Patrick Marengo a évoqué jeudi en conseil municipal « un futur accord avec l’Anah », l’Agence nationale du logement. « Le problème posé par un accord avec l’Anah, s’inquiète Emmanuelle Stroesser, c’est que si au bout de six ou neuf ans, il n’est pas renouvelé, le classement en logements sociaux baissera et ces logements seront retirés du quota de logements sociaux de la Ville. » Toujours endettée, selon les termes de la loi SRU, pour quelque 1 800 logements aidés, la Ville de Royan ne perdrait que cinq logements – s’ils étaient un jour placés sur le marché locatif aidé –, mais le promoteur, , gagnez cinq appartements à vendre à bon prix.
À son premier interrogatoire sur le sujet le 4 avril, Thomas Lafarie a ajouté une sous-question : « Quels moyens de pression envisagez-vous pour que le délai soit à la fois raisonnable et respecté ? » Patrick Marengo n’a pas répondu sur ce point. Peut-être parce que la Ville n’a pas les moyens de pression pour amener Norbert Fradin à tenir toutes les promesses qui valent à son projet d’être considéré comme « le plus crédible ». Il y a onze ans…
(1) Vendu 2 millions d’euros, alors que France Domaine l’estimait à 4,7 millions d’euros, précisant qu’il fallait déduire des frais supplémentaires.