Encore une. Le compte Instagram « Welcome to Florence » a publié ce mardi 16 juillet des photos d’une touriste mimant un acte sexuel avec une statue dans la ville de Toscane (Italie) ces derniers jours. En Italie, de nombreux internautes ont exprimé leur épuisement face à ce comportement, rapporte le Corriere della Sera.
La scène n’est pas datée, mais elle s’est déroulée à deux pas du Ponte Vecchio. On y voit la jeune femme, visiblement ivre, agrippée à une réplique de la statue de Bacchus réalisée par Giambologna. L’œuvre originale est conservée au Musée national du Bargello et n’a donc pas été endommagée, mais elle ravive une nouvelle fois la polémique autour de l’attitude de certains touristes.
La jeune femme n’a pas été arrêtée selon les médias italiens, mais ce comportement a une nouvelle fois exaspéré les habitants qui ne savent plus comment endiguer ce phénomène massif et récent.
Graffitis au Colisée et baignade à Venise
Les villes italiennes sont confrontées à une recrudescence des incivilités de la part des touristes étrangers en visite dans le pays. Plusieurs monuments et sites protégés en subissent les conséquences. Au premier rang d’entre eux : le Colisée. L’amphithéâtre romain a subi de nombreuses dégradations ces deux dernières années, après que plusieurs touristes y ont gravé leurs noms, dont deux adolescents.
Cela donne souvent lieu à des arrestations et des poursuites, qui se terminent par une amende. Mais cela n’est possible que lorsque les contrevenants sont appréhendés par la police, ce qui n’est pas toujours le cas, comme lorsqu’en août 2023 une touriste a mis les pieds dans la fontaine de Trevi pour remplir… sa bouteille d’eau.
A Venise, les touristes étrangers qui se baignent dans la lagune sont également fréquents, tout comme les vols de gondoles en pleine nuit, véritable sport local apprécié des touristes souvent ivres.
Florence n’est pas en reste. La ville-musée, symbole de la Renaissance, a subi 5 000 euros de dégâts causés par un touriste qui a grimpé sur une statue de Neptune située au milieu d’une fontaine de la Piazza della Signoria. Il y a quelques semaines, un immense graffiti a enfin été découvert sur le Ponte Vecchio.
L’incivilité que l’Italie tente de combattre
Face à un phénomène important de surtourisme dans certaines de ses villes, l’Italie a tenté de mettre en place des règles pour réguler la fréquentation et freiner les incivilités. Une loi votée en 2023 a notamment alourdi les sanctions pour « dommages aux biens culturels », les portant à 15 000 euros d’amende et 5 ans de prison.
La mairie de Portofino, ville ultra-touristique située près de Gênes dans le nord du pays, a pris un décret pour empêcher les gens de s’arrêter pour se promener dans les zones fréquentées de la ville, afin d’éviter les embouteillages. Cette mesure, qui peut faire sourire, a été reprise dans la région des Cinque Terre pour réguler le flux de visiteurs.
A Venise, la ville a mis en place des entrées payantes dans le centre historique pour les visiteurs d’un jour pendant plusieurs week-ends au printemps et en été. Cette mesure inédite a été choisie pour préserver la ville, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans la foulée, les autorités locales ont limité les visites à des groupes de 25 personnes.