L’équipe d’Espaly-Saint-Marcel, 12ème (sur 14) du groupe I de National 3 (cinquième division), a été éliminée (4-2) dans les dernières minutes par le PSG, leader de la Ligue 1, au terme d’un match fou. 16 à Clermont mercredi soir.
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Têtes baissées, visages fermés, mais un tour d’honneur sous un ovation debout. Après avoir brillamment joué le plus grand match de leur carrière, soutenus par un public qui a transformé le stade Marcel-Michelin de Clermont en volcan, et touché du bout des doigts un exploit retentissant, les joueurs de l’Espaly sont déconcertés. Défait dans les dernières minutes d’un match fou face au Paris Saint-Germain (4-2) en huitièmes de finale de Coupe de France, mercredi 15 janvier, le club du FC Espaly, qui évolue en cinquième division, s’est installé en l’espace de deux heures, par des montagnes russes d’émotions.
Auteurs de l’ouverture du score surprise, en tête pendant près de 40 minutes, capables de trouver les ressources pour revenir et faire douter le leader de Ligue 1, avant d’être crucifié en argent-temps (88e, 92e), les Espaviots passent « à près de deux minutes d’un exploit »selon les mots de leur entraîneur Lionel Vaillant. Une performance saluée par Luis Enrique, l’entraîneur parisien, vainqueur de la Ligue des Champions et de tant de titres, qui « félicita Lionel et son équipe, qui étaient tout le temps dans le match, qui ont joué avec élégance ».
« Jusqu’au 80e on est bienrembobine le milieu de terrain Lucas Russo. Et c’est énervant, clairement, parce qu’on sort avec 80 minutes de bon football, on essaie de jouer, et on arrive à la 80e minute où on galère un peu physiquement, c’est comme ça. »regrette-t-il dans les allées du stade après la rencontre. Dans le groupe des Espaviot, la fin du rêve ne laisse pas de place aux états d’âme ni aux élans d’émotion : « On est frustrés parce qu’on a raté deux minutes, frustrés d’être éliminés, frustrés de ne pas les avoir poussés aux tirs au but »énumère le gardien Jordan Etienne, longtemps héroïque face aux attaquants parisiens. Pour lui, ce match laisse un « sentiment mitigé ».
« C’est une belle aventure, je pense qu’elle aurait pu être encore plus belle avec ce que nous avons montré aujourd’hui. »
Lionel Vaillant, entraîneur de l’Espalylors d’une conférence de presse
Derrière eux, ils ont été bousculés par un public bruyant, et 12 939 spectateurs venus de toute l’Auvergne malgré la pluie verglaçante tombée avant le match. Devenu un volcan en éruption dans le froid hivernal sur les deux buts de l’Espaly, le stade Marcel-Michelin a vibré, et a même surpris les joueurs, qui ne s’attendaient pas à une telle ferveur. P.interloqués par le scénario et l’issue d’une rencontre dont la plupart n’attendaient presque qu’une soirée de fête pour un petit pouce, certains supporters ont tenté de mettre des mots sur cette frustration. « Nous pensions tous à quelle fête cela allait être, et nous n’imaginions pas un seul instant que nous sortirions de ce match avec ce goût un peu amer »» déplore ce spectateur, morceau de tifo toujours à la main et sourire déçu aux lèvres.
Même une fois le match terminé et le stade quitté, les supporters d’un soir de cette équipe venus d’un village de 3 500 habitants ont quand même fait entendre leur voix.
Mais dans les entrailles de l’enceinte clermontoise, restent la fierté et le plaisir, des paroles entendues dans toutes les bouches, accompagnées de francs sourires. « Le premier sentiment à la fin du match, c’est vraiment la fierté de ce que les joueurs ont fait.assure Lionel Vaillant en ouverture de sa conférence de presse. Je pense qu’ils ont poussé leurs limites au maximum, qu’on a tenu bon face au Paris Saint-Germain, qu’on les a quand même gênés. » Joachim Ichane, le capitaine se sent « très fier de l’équipe et de l’image que nous avons su donner au club de l’Espaly », a-t-il déclaré au micro de BeIN sports.
Un match référence, une ambiance incomparable, une aventure incroyable… « Il il n’y a rien à jeter (…) Nous avons créé quelque chose d’unique et cela nous changera pour le futur »» raconte Maxence Fournel, auteur du deuxième but de la soirée. Le gardien Jordan Etienne parle « des souvenirs qui resteront gravés ». AAvant ce 16ème de finale,il président du club, Christian Perbet, a parlé de «match d’une vie pour un club, pour les joueurs et pour les managers. » Il n’avait pas tort. Le scénario de la rencontre a sans doute même dépassé ses espérances.