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à Dergatchy, près de Kharkiv, les bombardements russes n’affectent pas le moral des Ukrainiens

à Dergatchy, près de Kharkiv, les bombardements russes n’affectent pas le moral des Ukrainiens

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A 15 km de la ligne de front, la ville ukrainienne de Dergachy est régulièrement bombardée par la Russie. Malgré tout, les habitants reviennent en ville, bien décidés à y vivre.

En Ukraine, la ville de Kharkiv est toujours sous le feu des forces russes. Samedi 25 mai, une grève dans un hypermarché de bricolage a fait 16 morts, selon le dernier bilan. Une attaque qualifiée de ignoble par le président ukrainien. Si les forces ukrainiennes affirment avoir stoppé l’offensive lancée le 10 mai par la Russie, les villages au nord de la ville, proches de la frontière, sont sous le feu constant. C’est le cas à Dergachy, au nord-ouest de Kharkiv, à une quinzaine de kilomètres de la ligne de front.

A 27 ans, Alexandre Koulik, jean et t-shirt noir, est adjoint au maire de Dergachy, en charge de la sécurité. 25 000 personnes réparties dans sept villages, certains le long de la ligne de front. « Depuis mars, ils bombardent avec tout ce qu’ils peuvent : bombes guidées, drones Shahed, missiles », il énumère.

Les 2 et 10 mai, un immeuble – des commerces au rez-de-chaussée et une salle de sport à l’étage – a été visé par deux bombes guidées. Huit enfants qui pratiquaient le karaté ont été blessés. « Il n’y avait ni équipement militaire ni soldats ici, continue l’adjoint au maire. Il est évident qu’ils veulent semer la terreur et la panique parmi les civils, les démoraliser. Émotionnellement, c’est difficile. Mais on s’y habitue et tout devient finalement normal. » Au rez-de-chaussée, Valéry, employé municipal, nettoie les décombres. « Au début, dit-il, tout le monde avait peur. Mais il n’était pas question de quitter la ville. Les gens avaient besoin d’aide.

Direction l’un des villages de la commune, Prudyanka, à 15 km de la frontière. En 2022, ici, c’était le front.

Plus de magasins, plus de centre de santé, l’annexe de la mairie est en ruine, et pourtant « Les habitants reviennent. Ils veulent vivre chez eux. Et notre devoir est de les aider. » A Lydia, 78 ans, fait de petits pas, à l’aide de sa canne, dans son jardin.

Elle est revenue et vient de planter des pommes de terre, des tomates… Et tant pis si des coups de feu se font entendre au loin : « On s’y habitue, elle dit. En 2022, tout nous est passé par-dessus la tête, alors maintenant c’est une blague.»

Cet ancien professeur de mathématiques poursuit : « Je ne comprends pas ce que pensent les Russes, ils tuent leurs propres enfants. Cette guerre est tellement stupide. »

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