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A Dauphine, les étudiants entre colère et peur après la mort de Philippine

« J’en ai fait des cauchemars la nuit. J’imaginais comment elle criait. Comment il l’avait enterrée. » Les deux étudiants, qui préfèrent rester anonymes, se présentent comme « petites amies » L’étudiante de 19 ans avait disparu vendredi après-midi. Son corps sans vie a été retrouvé ce samedi 21 septembre, enterré de façon hasardeuse dans le bois de Boulogne, à deux pas des locaux de l’université Paris-Dauphine-PSL.

Ce lundi matin, tous les Dauphinois sont sous le choc. Mais pour ces deux amies de promotion, étudiantes avec elle en troisième année de licence Economie et ingénierie financière (EIF), le traumatisme est particulièrement dur. « Nous avons passé tout le week-end à y réfléchir avec nos parents. »continue la deuxième, à peine sortie de sa matinée de cours. « Ce matin, on en reparle entre nous dès qu’on se dit bonjour. C’est très dur… »

Deux jours après la découverte du corps, les circonstances du crime restent floues et aucun suspect n’avait encore été interpellé lundi matin. « petite amie » Je ne peux m’empêcher d’évoquer « tous les gars qui traînent dans les bois ». « Les immigrants sans papiers, qui errent en groupes et vous regardent comme si vous étiez une proie lorsque vous passez, elle frissonne. Tout cela à deux pas d’une université de 9 000 étudiants…»

« Je crains »

Lou et Charlotte n’étaient pas des amis proches. Mais ils étaient aussi dans la même classe et passaient du temps ensemble. « Nous ne savons pas qui est derrière tout ça »Charlotte souligne, la voix étranglée par l’émotion. « Cela peut être un étudiant complètement fou, ou un inconnu qui traîne dans la rue. » Pour Lou, qui peine à retenir ses larmes, cette incertitude est très difficile à vivre. « Je ne me sens en sécurité nulle part, elle gémit« Quand je suis dehors, je veux me réfugier à l’Université ; quand je suis dedans, j’ai peur. »

Sous le ciel gris de ce lundi matin, des centaines d’étudiants entrent et sortent de l’ancien bâtiment de l’OTAN où est hébergée l’Université, dans le 16e arrondissement de la capitale. Comme chaque jour, nombreux sont ceux qui traversent la route et la ligne de tramway pour aller prendre le RER C à la station Avenue Fochou la ligne de métro 2 à « Porte Dauphine »à quelques centaines de mètres de l’entrée.

Le même itinéraire qu’aurait dû emprunter Philippine vendredi vers 14 heures, pour rentrer chez ses parents après avoir déjeuné au Crous de Dauphine. Lou ne peut s’empêcher de penser qu’elle a peut-être eu de la chance. « Cela aurait pu être moi : vendredi, j’ai quitté les bâtiments vers 14 heures, en même temps que Philippinedit-elle en sanglotant. « J’avais l’habitude de rester au travail jusqu’à 22 heures, elle continue. Désormais, je partirai à 18 heures, à l’heure à laquelle tout le monde sortira de la classe.

Des fleurs devant l’université

Tous les étudiants qui ont été en contact direct ou indirect avec Philippine décrivent une jeune fille « très travailleur »le genre « premier de la classe », un étudiant « très gentil, assez discret et réservé »Selon certains, Philippine n’était pas une fêtarde. Elle était très attachée à sa famille et rentrait souvent chez ses parents.Personne n’aurait pu lui souhaiter du mal.« , souligne l’un d’eux.

L’université autorisait les étudiants de la classe de Philippine à quitter la salle de classe s’ils ne se sentaient pas bien, alors Mathilde est partie au milieu de son cours pour rentrer chez elle. « Nous sommes pas mal nombreux à être partis, elle souligne. C’est vraiment difficile d’accepter que ce soit à seulement quelques centaines de mètres de l’entrée. Une cellule psychologique a été ouverte pour les étudiants qui souhaiteraient se confier à quelqu’un après ce drame. Mathilde s’y rendra dans le courant de la semaine.

A 13h30, tous les étudiants ont été invités à se rassembler à l’Université pour une minute de silence en mémoire de Philippine. Dans la foulée, le président de l’Université, El-Mouhoub Mouhoud, a prononcé quelques mots. Un espace de recueillement a été aménagé dans le hall du 3e étage avec la photographie de Philippine. Plusieurs étudiants sont venus avec des fleurs pour les déposer devant cet autel improvisé.

J’habite à Auteuil. Mes parents ont peur que je fasse le voyage seule.

Un étudiant de Dauphine

Yannis, étudiant en master, tient dans sa main droite une grande rose blanche. Le jeune homme ne cherche pas à cacher son émotion ni sa colère. « Je suis triste. Je suis particulièrement en colère que des gens capables de faire de telles choses puissent se promener librement, il confie avec colère. J’ai une petite sœur de son âge. Si cela lui arrivait, je ne sais pas ce que je pourrais faire.

L’onde de choc a secoué toute l’université, bien au-delà de la classe des filles. « Nous venions de déjeuner au Crous, juste à côté, quand c’est arrivé. »dit un étudiant en Master qui dit « étourdi ». « Ce sont des choses qui arrivent malheureusement, mais quand cela se passe dans votre université, c’est très dérangeant », ajoute Pierre, étudiant en master. De nombreux étudiants allaient déjeuner dans les bois. Des événements y étaient parfois organisés par des associations dauphinoises.

De nombreuses jeunes filles disent craindre pour leur sécurité. Certaines, comme Virginie, étudiante en master, traversent les bois le matin pour se rendre en cours. « J’habite à Auteuil. Mes parents ont peur que je fasse le voyage seule. » Une autre étudiante dit qu’elle est déchirée. « Entre la douleur et la peur ». « Nous allons maintenant quitter le Dauphiné en groupe. »elle ajoute. « J’avais l’habitude de déjeuner dans les bois, raconte à un autre. Je ne vais plus le faire du tout.

Cammile Bussière

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