Le gouvernement cubain a commencé mercredi 15 janvier à libérer des prisonniers, comme il l’avait annoncé la veille, après que les États-Unis ont retiré l’île de la liste des pays soutenant le terrorisme, a notamment indiqué le gouvernement cubain. Agence France-Presse (AFP) des proches des personnes libérées.
« Nous avons reçu un appel hier soir » autorités « aller à la prison aujourd’hui »a déclaré Rosabel Loreto, qui a affirmé qu’à 7h30 du matin, sa belle-mère Donaida Pérez Paseiro, 53 ans, « a été libéré » dans la province de Villa Clara. Ce dernier, a déclaré « prisonnier d’opinion » par Amnesty International pour sa participation aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021, s’est exprimée peu après dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. « Pour que Cuba soit retiré de la liste des pays terroristes, nous étions leur monnaie d’échangeelle a dénoncé. J’espère avoir bientôt mon mari et mes frères lutteurs dans la rue. Nous sommes là, nous continuerons à lutter pour la liberté de Cuba. »
La mère et l’épouse de deux autres manifestants emprisonnés ont déclaré à l’AFP avoir reçu un « appel à la sécurité de l’État » et que sa fille, condamnée à dix ans de prison pour avoir manifesté en juillet 2021, a été libérée mercredi matin à La Havane.
Cuba a annoncé mardi que 553 prisonniers allaient être libérés, sans préciser de date ni fournir de liste des prisonniers concernés par cette annonce. Aucune information officielle n’a été communiquée mercredi sur le début du processus de libération.
L’ONG Cubalex, basée à Miami, a indiqué en début de soirée avoir confirmé la libération d’une vingtaine de personnes, toutes emprisonnées pour avoir participé aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste. . en 1959.
L’ONG Justicia 11J, basée à l’extérieur de l’île, a confirmé à la mi-journée la libération d’une dizaine de personnes. Il « ce n’est pas une amnistie »mais des réductions « en liberté conditionnelle »a insisté Leonardo Fernandez, membre de l’ONG, auprès de l’AFP.
« La nouvelle de la libération progressive annoncée de 553 prisonniers cubains est un signe de grand espoir » a réagi mercredi, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, à Actualités du Vatican.
Mardi, le président américain Joe Biden a annoncé la suppression de l’île communiste de la liste noire des États soutenant le terrorisme. Un haut responsable américain a annoncé que parmi les personnes libérées figuraient « défenseurs des droits de l’homme »y compris des manifestants emprisonnés, et leur libération « se produirait dans un laps de temps relativement court ». L’accord a été négocié avec l’aide de l’Église catholique.
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La décision du président américain intervient avant la prestation de serment lundi de Donald Trump, dont le parti soutient une ligne dure contre les autorités communistes cubaines. Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine désigné par le futur président, a déclaré mercredi, lors d’une audition au Sénat, que la future administration ne serait pas contrainte par les mesures du gouvernement Biden.
« Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’ils remplissent les critères pour être désignés comme État soutenant le terrorisme »a déclaré le sénateur de Floride âgé de 53 ans. Ce fils d’immigrés cubains fermement opposés à la révolution communiste menée en 1959 par Fidel Castro n’a pas ouvertement affirmé qu’il reviendrait sur la décision de l’administration précédente.
Marco Rubio a déclaré mercredi que l’île communiste avait été ouvertement « amical » avec des groupes comme le Hamas et le Hezbollah, tous deux désignés entités terroristes par Washington. « Nous savons également que le régime cubain, par exemple, héberge des bases d’espionnage non pas pour un, mais pour deux pays sur son territoire national, à 150 kilomètres de là. (144 km) des côtes des États-Unis »a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Lors de son premier mandat présidentiel, quelques jours avant de céder le pouvoir à Joe Biden en janvier 2021, Donald Trump a pris la décision exactement inverse de celle du président démocrate, celle de placer Cuba sur cette liste qui comprend également la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a estimé que les inscriptions et retraits successifs de Cuba de la liste au cours des vingt dernières années avaient « démoli » cette mesure. « Elle n’existe plus. Personne ne pourra plus y croire, car c’est une confirmation absolue et tangible que cette liste n’est pas destinée à lutter contre le fléau du terrorisme, mais qu’elle est simplement un (…) vulgaire instrument de coercition politique »a-t-il accusé devant la presse.
Selon les chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à vingt-cinq ans de prison pour leur participation aux manifestations de juillet 2021. Les ONG et l’ambassade des États-Unis à Cuba comptent au total environ un millier de « prisonniers politiques » sur l’île. La Havane nie l’existence de ces prisonniers et accuse les opposants d’être « mercenaires » à la solde des États-Unis.
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