Cent licenciements, plus précisément 101. C’est l’annonce faite lundi 14 octobre par la direction de Weylchem Lamotte. Cette usine, dédiée à la chimie, est située à l’est de Compiègne, sur un site industriel à Trosly-Breuil, partagé avec les sociétés PQ, Archroma et Mercq, après la dissolution de Clariant, employeur historique du secteur.
Depuis plusieurs mois, les 400 salariés craignaient une réduction des effectifs, suite au départ d’un gros client, le fabricant de produits phytosanitaires Syngenta. « Nous avons appris en juin que le contrat ne serait pas renouvelé. « C’est 30% du chiffre d’affaires et 20 à 25% de la marge qui s’en va »calculait un délégué syndical en septembre. Le comité social et économique (CSE) a alors déclenché un droit d’alerte pour obtenir des précisions. Les réponses n’étaient pas attendues avant la mi-octobre.
La direction de WeylChem Lamotte a finalement présenté lundi 14 octobre un projet de réorganisation au Comité social et économique extraordinaire. » L’évolution du marché nécessite de prendre des mesures pour assurer la pérennité du site. Face à une hausse des coûts énergétiques, des contraintes réglementaires accrues et une forte concurrence internationale, la chimie européenne et française doit répondre à des défis structurels. », se justifie-t-elle dans un communiqué adressé à la presse.
Depuis fin 2022, l’activité de WeylChem Lamotte fait face à une concurrence internationale agressive, notamment de la part des producteurs chinois qui proposent des prix nettement bas, est-il ainsi précisé. Par ailleurs, la perte annoncée de son premier client aggrave considérablement la situation. » Cette fin de contrat nécessite l’arrêt complet d’une des quatre activités de l’entreprise et entraînera une baisse du chiffre d’affaires de 26% et un résultat net négatif en 2025. »
« Un produit qui a depuis longtemps atteint sa fin de vie »
La direction a donc décidé de recentrer l’activité sur les trois principales gammes de produits et de réduire les effectifs d’un quart, afin de « rationaliser l’ensemble des activités industrielles, en cohérence avec les niveaux d’activité actuels et prévisionnels, ainsi que les fonctions support « .
Du côté des syndicats, la direction est toujours critiquée pour « ne pas avoir trouvé quoi que ce soit pour remplacer un produit que l’on savait depuis longtemps en fin de vie, alors même que nous sommes capables de tout faire « . Et rappelez-vous : l’entreprise a reçu de l’argent public, de l’Etat avec le crédit d’impôt recherche (CIR), et de la Région. Cette dernière a déboursé près de 5 millions d’euros pour réaliser les travaux de la ligne de fret qui dessert la plateforme Trosly-Breuil. .
Des données qui pourraient peser sur le dialogue qui s’ouvre entre les représentants du personnel et la direction de l’usine. Les négociations autour du Plan de sauvegarde de l’emploi doivent permettre d’identifier des mesures d’accompagnement adaptées aux salariés concernés.