A Cannes, « L’Amour ouf » entre Adèle Exarchopoulos et François Civil n’a rien d’un conte de fées
Studiocanal
François Civil et Adèle Exarchopoulos dans « L’Amour ouf » de Gilles Lellouche.
CINÉMA – 457. C’est le nombre de mots que François Civil – ou plutôt son personnage, Clotaire – a trouvé dans le dictionnaire Larousse pour décrire l’élue de son cœur, incarnée par la star du cinéma français Adèle Exarchopoulos, dans le film Amour oufprésenté en compétition au Festival de Cannes ce jeudi 23 mai.
» Tu te souviens quand tu m’as dit que je n’avais pas assez de vocabulaire pour m’exprimer ? », l’entend-on demander, tandis qu’un médecin recoud le crâne de cette dernière, appelée Jackie (abréviation de Jacqueline) dans le quatrième long métrage de Gilles Lellouche, en tant que réalisateur.
Amour ouf raconte l’incroyable histoire d’amour, d’abord celle de deux adolescents (interprétés par Mallory Wanecque et Malik Frikah) qui se séparent dans les années 1980. Ne vous laissez pas tromper par les grands yeux du Chat Potté de Clotaire. Jeune délinquant, il a abandonné ses études et passe trop de temps dehors, quand ce n’est pas pour tabasser les autres. Jackie est issue d’un milieu aisé, a un père très aimant (Alain Chabat) et de bonnes notes à l’école.
Ce n’était pas un coup de foudre entre eux. Tout commence quand, en descendant du bus, il la nargue à propos de son apparence. Elle lui répond, tient bon. Il aime ça et fera tout pour la charmer. Ça marche. Leur histoire touchante prend son envol. Ils sont complètement défoncés jusqu’au jour où Clotaire se lance dans le crime organisé. Les douze ans de prison qu’il a écopés pour un crime qu’il n’a pas commis signent l’arrêt de mort du couple.
Dix ans plus tard, il est libéré. Elle s’est mariée. Loin des turbulences de son adolescence, Jackie a désormais une petite vie bien rangée. Mais sans surprise, elle n’est pas contente. Ça non plus. C’est sûr : ils s’aiment toujours.
Un « ouf » d’amour à regarder
Dit comme ça, le scénario n’est pas très original. Et pourtant, leur histoire d’amour est « wow » à regarder, notamment à travers sa mise en scène accrocheuse, teintée d’humour, et composée de scènes de danse collective comme La La Terre dans le nord de la France ou des paysages de carte postale, mêlant les quais du port aux éclipses et couchers de soleil sur la plage. La bande originale rock’n’roll (composée entre autres de The Cure), le générique de fin enflammé et les dialogues bourrus y sont aussi pour quelque chose.
En revanche, n’espérez pas rêver devant cette histoire d’amour. Entouré de violence, de sang, de vitres brisées, de larmes ou de peur, cela ne donne vraiment pas envie d’en faire l’expérience. Jacqueline et Clotaire sont devenus dépendants l’un de l’autre et ne trouvent ni rien ni personne d’autre comme potentielle nouvelle source de bonheur.
» Nous n’aurons jamais mieux », lui confie-t-il un midi au restaurant, entre deux bouchées de nems. » Que ? » demande la jeune femme. » Que nous », souffle Clotaire. Après tout, qui sommes-nous pour juger ? Leur histoire n’est certes pas un conte de fées, mais on la retrouvera en salles le 16 octobre.
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