A Brasilia, deux explosions et un « attentat » raté contre la Cour suprême du Brésil – Libération
Pour les autorités brésiliennes, il n’y a aucun doute : il s’agit d’un attentat raté. Un homme porteur d’explosifs est mort mercredi 13 novembre au soir à Brasilia après avoir tenté en vain de pénétrer dans le bâtiment de la Cour suprême, quelques jours avant un sommet du G20. « Il y a d’abord eu l’explosion (d’une) voiture »puis un «Un individu s’est adressé au Tribunal fédéral, a tenté d’entrer, n’y est pas parvenu et l’explosion s’est produite devant la porte»a déclaré à la presse la vice-gouverneure de Brasilia, Celina Leao.
Selon les informations préliminaires, il s’agissait d’un « suicide »continua le gérant en évoquant la trace de« un loup solitaire ». L’homme aurait porté une ceinture explosive. Selon un document de police publié par la chaîne GloboNews, il s’appelait Francisco Wanderley Luiz et était également propriétaire de la voiture. Le vice-gouverneur a déclaré que des indices le pointaient. Lors des élections locales de 2020, il était candidat au poste de conseiller municipal sous les couleurs du Parti libéral de Jair Bolsonaro, le président d’extrême droite alors au pouvoir. La police fédérale a annoncé avoir ouvert une enquête contre « les attentats ».
« Il y a des fous partout et de toutes tendances politiques »a réagi mercredi soir sur X Fabio Wajngarten, conseiller de Jair Bolsonaro, après la révélation de l’identité présumée de l’agresseur. « Faire des généralisations et des amalgames équivaut à de la méchanceté et à de la persécution »a-t-il affirmé.
Le spectre des attentats du 8 janvier 2023 réveillé
La police qui effectuait une patrouille a repéré le véhicule en feu et a vu l’individu s’enfuir, a rapporté le sergent Santos, de la police militaire du district fédéral (qui comprend Brasilia). « Il y a une sorte de bombe dans la voiture, plusieurs explosifs reliés par des briques, mais elle n’a pas complètement pris feu »il a détaillé. La Cour suprême avait précédemment indiqué qu’à la fin d’une session « deux fortes explosions ont été entendues » et que les juges et le personnel sur place ont été évacués « par mesure de précaution ». La Cour suprême est située sur la place des Trois-Pouvoirs, là où elle fait face au palais présidentiel et au Parlement. Lula n’était pas au palais présidentiel au moment des explosions, selon un porte-parole présidentiel.
Cette prétendue tentative d’attentat visant une institution majeure de la démocratie brésilienne réveille le souvenir des émeutes d’extrême droite contre les sièges des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sur la même place de la capitale en janvier 2023. Le 8 janvier 2023, une semaine après l’élection de Lula. De retour au pouvoir, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro, battu à la présidentielle fin 2022, ont pris d’assaut et saccagé les sièges des institutions de la place des Trois-Pouvoirs. Les attentats du 8 janvier ont été « très significatif, triste aussi, et a bien sûr conduit à un changement des règles de sécurité de tous les pouvoirs, de tous les bâtiments abritant les trois pouvoirs »a souligné le président du Sénat, Rodrigo Pacheco.
L’attaque présumée intervient également dans un contexte particulièrement fort : le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva accueille la semaine prochaine, lundi et mardi, un sommet du G20 à Rio de Janeiro, ainsi qu’une visite d’État du président chinois. Xi Jinping à Brasilia mercredi.