Le scan TEP est aujourd’hui l’un des examens les plus efficaces dans la gestion de nombreux cancers, dans la phase initiale, en cas de récidive, ainsi que pour évaluer la réponse au traitement. Désormais essentiel, la tomographie post-émission (TEP) correspond à un examen scintigraphique qui détectera, dans le corps, la fixation des sites d’un traceur faiblement radioactif (le FDG) injecté par une voie intraveineuse. Ainsi apparaîtra toutes les lésions, même minuscules. Le Bergonié Institute de Bordeaux vient d’acquérir un TEP de dernière génération, parmi les plus pointus du moment. Yann Godbert, médecin nucléaire, applaudit cette acquisition: «Non seulement cet outil nous permettra de caractériser les tumeurs, de savoir s’ils sont en sommeil ou activés, mais en outre, cet examen haute définition est d’une vitesse jamais égale. Au lieu de rester quinze minutes sous la machine, les patients ne seront coincés là-bas que pendant six minutes, maximum. Nous gagnons du temps pour les malades, les attentes sont réduites et les résultats plus convaincants. »»
« Ce nouveau scan TEP nous permet d’utiliser des radi-dores, des produits d’injection radioactifs, qui vous permettent de définir les tumeurs aussi près que possible à observer à l’échelle moléculaire », ajoute le médecin. De toute évidence, il est possible de découvrir de minuscules lésions, d’évaluer sa malignité, dans le but de mieux traiter les patients. « Plus nous comprenons les tumeurs, mieux et plus approprié seront les traitements car ils répondront au type de cancer moléculaire », explique Yann Godbert.
Un arsenal thérapeutique très ciblé
L’ancien scan TEP, bien que efficace, était moins précis et les traitements des patients moins évidents. Le professeur François-Xavier Mahon, directeur de Bergonié, explique: «Parfois, il était nécessaire de tester plusieurs traitements avant de tomber sur le bien, qui a répondu à cette molécule ou à cette molécule. Certains traitements se sont terminés par des échecs, il essayait physiquement et moralement pour les patients. Grâce à notre arsenal thérapeutique de plus en plus ciblé, nous traitons avec la bonne molécule, il y a donc moins d’effets secondaires pour les patients, les traitements sont plus efficaces et plus rapides. »»
Il s’agit d’un nouveau médicament, en plus de la chimiothérapie et de l’hormone
La nouvelle génération de scan TEP autorise non seulement l’analyse précise des tumeurs dans le corps du patient, mais également des traitements de radiothérapie interne vectorisés ou guidés, une nouvelle forme de thérapie de médecine nucléaire, qui utilise la radioactivité pour détruire les cellules cancéreuses d’une manière ciblée. « C’est l’avenir », explique le professeur Mahon. Cette innovation est possible aujourd’hui pour les cancers de la prostate, certaines tumeurs endocrines, mais nous avons mis en place des essais thérapeutiques pour faire face à d’autres types de tumeurs, des tumeurs du sein et digestives en particulier. Les cellules malades sont irradiées une par une sans toucher le reste. Il s’agit d’un nouveau médicament, en plus de la chimio et de l’hormonothérapie. Demain, ce sera la routine. »»