Une grève samedi avant l’aube a détruit un immeuble résidentiel dans le quartier populaire de Basta, au cœur de Beyrouth, laissant un immense cratère. Les habitants sont désemparés.
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Dans le quartier Basta de Beyrouth, une montagne de ruines bloque une rue. Des habitants stupéfaits contemplent les dégâts, comme Salwa, la trentaine. « Nous sommes ici dans un quartier mixte, où cohabitent plusieurs confessions. Et c’est le deuxième bombardement dans cette rue ! Israël ne nous plaint pas !« , dénonce-t-elle.
Ce bombardement israélien au centre de la capitale libanaise a détruit ce week-end un immeuble de huit étages : c’est la frappe la plus meurtrière dans cette partie de la capitale, qui a déjà fait 29 morts et 67 blessés, selon un bilan encore provisoire de le ministère libanais de la Santé. Il s’agit de la quatrième frappe sur le centre de Beyrouth en une semaine : une escalade guerrière qui inquiète les civils libanais.
Les médias libanais spéculent encore sur l’identité de la personne visée par cet attentat. Ici, la dernière tentative d’assassinat contre un membre du Hezbollah, il y a un mois, par Israël, a coûté la vie à 17 civils. Lundi, l’armée israélienne a affirmé avoir visé un «centre de commande » du mouvement islamiste libanais Hezbollah, alors que des déclarations contradictoires au Liban mentionnaient un haut responsable du Hezbollah comme cible de cette frappe.
Face aux habitants stupéfaits, un député du Hezbollah tente de se justifier devant les décombres : «Nous assurons fermement qu’il n’y avait aucun membre du parti ici ! Et les familles qui vivent ici à Beyrouth continuent de soutenir notre résistance.«
Ici pourtant, les familles de ce quartier populaire songent à partir, mais où aller ? Déjà quatre frappes ont frappé le centre de Beyrouth cette semaine. Le gouverneur de la ville, chrétien orthodoxe, est également intervenu : «Imaginez à quatre heures du matin entendre vos voisins crier, être tué dans votre sommeil en pleine nuit… C’est inimaginable !«
Derrière un cordon militaire, les secours recherchent toujours les victimes. Un membre de la Défense Civile montre aux soins une vidéo prise dans les ruines. Sur l’image, un homme respire encore. 36 heures après l’attaque, il était le seul que les sauveteurs ont réussi à sortir vivant des décombres.