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A Berlin, Emmanuel Macron exhorte les jeunes à contrer le « nationalisme »

DOSSIER – Pour débuter sa visite d’Etat dimanche, le président français a plaidé pour une Europe forte aux côtés de son homologue allemand.

Correspondant à Berlin

Devant un parterre de jeunes Français et Allemands réunis à Berlin, et à deux semaines des élections européennes, Emmanuel Macron a mis en garde contre « nationalismes » qui menacent la démocratie. « Nous n’avons jamais eu autant d’ennemis à l’intérieur qu’à l’extérieur »a déclaré le Président de la République au premier jour de sa visite d’Etat en Allemagne, appelant son jeune public à voter du 6 au 9 juin. Et ce dernier a réitéré un avertissement déjà formulé dans un récent discours à la Sorbonne : « L’Europe peut mourir. »

« Une forme de fascination pour l’autoritarisme est en train d’émerger dans notre démocratie. Mais si les nationalistes avaient été aux commandes en Europe, nous n’aurions pas eu de plan de relance économique dans l’UE, aucune capacité à répondre aux défis migratoires et à décarboner l’économie, nous n’aurions pas eu de vaccins face à la pandémie et nous aurait abandonné l’Ukraine pour soutenir la Russie »a déclaré Emmanuel Macron. « Nous envoyons le signal que nous avons besoin d’une alliance des démocrates »a répondu son homologue, le président Frank-Walter Steinmeier.

Les deux hommes sont apparus côte à côte lors d’une cérémonie célébrant le 75e anniversaire de la Constitution allemande, la Grundgesetz (loi fondamentale) qui a permis d’incarner la République fédérale après le nazisme. Emmanuel Macron a été le premier responsable politique étranger invité à participer à ces commémorations, qui se sont déroulées dimanche dans les jardins du Reichstag, à deux pas de la chancellerie. Une centaine de jeunes, membres de l’OFAJ (Office franco-allemand de la jeunesse) et collégiens du lycée français de Berlin étaient invités. « Réchauffés » par un maître de cérémonie, ils ont été invités à réserver un « Accueil particulièrement chaleureux à Brigitte Macron »devenant ainsi la première personnalité dotée de l’applaudissement.

Outre la loi fondamentale, le pays célébrera à l’automne prochain le 35èmee anniversaire de la chute du mur de Berlin, autre symbole que le président souhaite collectionner lors de sa visite. Après un dîner composé d’un menu allemand et d’une visite au Mémorial de l’Holocauste, respectivement dimanche soir et lundi matin, il se rendra à Dresde, en ex-RDA, cette fois pour s’adresser au lest de la jeunesse européenne. A Berlin, protégé des foules par une sécurité allemande envahissante, Emmanuel Macron s’est longuement entretenu à l’écart avec Markus Meckel, dernier ministre des Affaires étrangères de la RDA, qui a tenté en vain de démocratiser son pays.

Amitié franco-allemande

Dans les jardins clairsemés du Reichstag, en ce dimanche ensoleillé, le cortège présidentiel (les deux chefs d’Etat et leurs épouses) a fait des arrêts soigneusement balisés, notamment en présence de jeunes de l’OFAJ, engagés dans l’apprentissage professionnel : futur sauveteur, couturière. ou agent immobilier. Réunis dans une auberge de jeunesse berlinoise pendant une semaine, et accompagnés de jeunes Ukrainiens, ces derniers ont notamment réalisé un phénix, « renaître des cendres de l’Europe, et capable de survoler les frontières ». L’oiseau aux plumes orné de mots relatifs à la démocratie a été présenté aux deux présidents.


Nous avons eu aujourd’hui une autre vision du fonctionnement de l’amitié franco-allemande.

Richard, un Allemand venu écouter les deux présidents

De leur côté, la petite foule de badauds sages et bienveillants s’est bien contentée de photographier le cortège présidentiel. Les chanceux ont obtenu une photo d’une partie de baby-foot dans laquelle Emmanuel Macron, sous la pression des journalistes, a entraîné son homologue allemand. Premier but de Frank-Walter Steinmeier, assisté d’un bénévole. « Allez, vengeance! », a réclamé le patron de l’Élysée qui a finalement remporté le tirage au sort. Comme un avant-goût de la Coupe d’Europe de football qui débutera le 14 juin et se terminera par la finale… le 14 juillet.

« Aujourd’hui, nous avons eu une autre vision du fonctionnement de l’amitié franco-allemande », a félicité Richard, souriant, venu avec sa compagne Justine écouter les deux présidents sous un chapiteau. Le couple partage une histoire d’amour depuis dix ans et réside à Berlin. Le jeune Allemand avait rencontré son ami français – plus germanophone que son mari – en France lors d’un programme Erasmus.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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