à Belfort, inauguration de la première usine d’électrolyseurs de France
L’entreprise McPhy a inauguré jeudi à Belfort la première usine française produisant des électrolyseurs en France, un défi industriel pour engager la décarbonation de l’industrie et du transport lourd, à condition que le prix de l’électricité permette la rentabilité de l’hydrogène. faible teneur en carbone.
Électrolyseurs McPhy, basés sur la technologie dite « alcalin »Il faut l’utiliser pour produire industriellement de l’hydrogène de manière propre, à partir d’électricité éolienne, solaire ou même nucléaire, et se passer du méthane utilisé jusqu’à présent, a expliqué à l’AFP le directeur général, Jean-Baptiste Lucas.
Sans représentant de l’Etat en raison de la période électorale, l’inauguration de l’usine, qui a bénéficié d’une première tranche d’aide publique de 28 millions d’euros sur quelque 114 millions promis par l’Union européenne, devrait permettre à la France d’avancer vers son objectif de souveraineté en termes de capacité d’électrolyse installée (6,5 gigawatts prévus en 2030, et 10 GW en 2035), ajoute M. Lucas.
Belfort qui l’héberge, ville au long passé industriel, a développé un écosystème hydrogène très avancé. « grâce aux recherches sur le sujet depuis près de 40 ans »a relevé la présidente de la région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, qui a apporté un fort soutien à l’implantation.
L’usine, très lumineuse et immergée dans un environnement rural, est encore vide.
– Commencer en juillet –
Un électrolyseur est construit en deux parties principales : d’une part les structures métalliques, appelées EPU (electrolyser process unit), sorte de châssis de 10 mètres de long et pesant 60 tonnes ; et d’autre part le coeur de la machine, le « piles »une sorte de grand radiateur où les molécules d’eau (H20) sont brisées par un courant électrique, pour séparer l’hydrogène et l’oxygène.
La fabrication des structures débutera en juillet, et celle des cheminées en 2025.
L’objectif est de produire 260 unités par an, indique Benoît Duriez, responsable de l’industrialisation.
Il y a une quinzaine d’années, McPhy, ancienne start-up qui emploie 260 personnes en France, en Italie et en Allemagne, est née des recherches du CNRS et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). L’usine elle-même n’emploie actuellement que 25 personnes et prévoit d’augmenter rapidement sa production.
« Se passer du gaz russe »
L’entreprise a essuyé de nombreux déboires techniques depuis son lancement il y a plus de 15 ans et a été pleinement soutenue par les pouvoirs publics, mais revendique aujourd’hui plus de 55 MW de projets signés dans le monde.