À Barcelone, les propriétaires de logements touristiques meublés se rebellent contre le projet d'interdiction
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À Barcelone, les propriétaires de logements touristiques meublés se rebellent contre le projet d’interdiction

À Barcelone, les propriétaires de logements touristiques meublés se rebellent contre le projet d’interdiction


Ces propriétaires barcelonais ne veulent pas connaître le sort de leurs homologues new-yorkais. Là-bas, la ville a mis en place depuis un an seulement une interdiction des locations touristiques de moins de 30 jours. Autrement dit, une quasi-interdiction des locations type Airbnb et équivalents qui ont fondu comme neige au soleil. Aux États-Unis, la riposte s’organise pour dénoncer les effets pervers de cette réglementation, qui a surtout fait augmenter les prix des hôtels sans créer de logements supplémentaires.

À Barcelone, les propriétaires affirment qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Alors que le maire de Barcelone, le socialiste Jaume Collboni, a créé la surprise en annonçant la fermeture de tous les appartements touristiques de la ville d’ici fin 2028, les propriétaires concernés ont décidé de passer à l’offensive. Comme le rapporte Le monde L’association Apartur, qui regroupe près de 7 000 des 10 000 hébergements touristiques légaux de la capitale catalane, menace le gouvernement catalan d’une série de recours contre la loi que Jaume Collboni utilise pour interdire Airbnb et consorts. Les demandes d’indemnisation cumulées s’élèvent déjà à plus d’un milliard d’euros, « et ce n’est que le début »Alors que des élus barcelonais, comme Anne Hidalgo, estiment que ce mode de location prive les habitants de leur logement, les propriétaires assimilent ces nouvelles mesures à une quasi-expropriation.

Une augmentation du nombre de chambres d’hôtel

En novembre dernier, un décret du gouvernement local catalan limitait à 5 ans la durée de validité des « licences touristiques » nécessaires aux locations touristiques. Une décision contre laquelle le Parti populaire (PP, droite) a déposé un recours en février devant le Tribunal constitutionnel. En attendant la décision des juges suprêmes espagnols, la mairie de Barcelone a opté pour la disparition pure et simple des nouvelles autorisations. Une mesure qui semble bénéficier du soutien de la population, dans une ville en manque de logements et où l’augmentation drastique des loyers a provoqué des drames humains comme le suicide de ces deux sœurs confrontées à une expulsion locative.

Les propriétaires ne voient visiblement pas les choses de la même façon. « La suppression des appartements touristiques est une mesure populiste qui reflète l’incapacité de l’administration à résoudre le problème du logement, alors qu’elle n’a pas réussi à construire plus de 1,2% de logements sociaux. »se confie à la Monde Marian Muro, de l’association Apartur. Comme à New York, ils craignent que le seul impact de ces mesures soit d’augmenter le prix des hôtels et leur nombre sans créer de logements supplémentaires. Le maire de Barcelone a en effet envisagé la possibilité d’augmenter de 5 000 le nombre de places hôtelières dans la ville et même de 15 000 dans l’aire métropolitaine, pour compenser l’interdiction des logements touristiques meublés. Sans compter un projet d’agrandissement de l’aéroport qui signifierait l’arrivée d’encore plus de touristes.

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