Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont claqué la porte, samedi 23 novembre, aux consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU à Bakou, pour protester contre un projet d’accord bien inférieur à leur demande d’aide financière. Après plus de vingt-quatre heures de retard, la séance de clôture de la COP29 a finalement débuté samedi soir avec un appel du président de la conférence, Mukhtar Babayev, aux pays pour qu’ils surmontent leurs difficultés. « divisions ». Cette séance pourrait durer une partie de la nuit et comporter des suspensions.
L’origine de la colère était un projet de texte final non publié officiellement par les organisateurs du 29e Conférence des parties (COP29) mais présentée samedi à huis clos aux pays et consultée par l’Agence France-Presse (AFP). Dans ce projet, les pays occidentaux (Europe, États-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande) s’engageraient à augmenter leurs engagements financiers en faveur des pays en développement ; ce qui s’avère très loin des exigences desdits pays qui exigent au moins le double.
Toute la fin de la journée a été bouleversée après le départ des représentants des pays en développement d’une réunion avec la présidence. « Nous sommes sortis (…). Nous sentons que nous n’avons pas été entendus »a déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom de l’Alliance des petits États insulaires (Aosis), accompagné du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète. « J’espère que c’est la tempête avant le calme »a rapidement commenté l’envoyé américain, John Podesta.
Mauvais accord ou pas d’accord ?
En début de soirée, les pays en développement ont été de nouveau invités au deuxième étage du stade de Bakou, dans les bureaux de la présidence de la COP, pour de nouvelles consultations auxquelles participe l’Union européenne. États insulaires « Restons engagés dans ce processus, nous sommes ici dans un esprit de foi dans le multilatéralisme »dit M. Schuster. Un signe que personne n’a renoncé à un accord.
Le projet d’accord tente de concilier les exigences des pays développés, notamment l’Union européenne (UE), et celles des pays en développement, qui ont besoin de plus d’argent pour s’adapter à un climat plus destructeur, réchauffé par tout le pétrole et le charbon brûlés depuis plus d’un an. siècle par le premier. Les pays occidentaux appellent depuis des mois à élargir la liste onusienne, datant de 1992, des États responsables de ce financement climatique, estimant que la Chine, Singapour et les pays du Golfe se sont depuis enrichis.
Mais ces pays semblent avoir obtenu ce qu’ils voulaient : le texte établit clairement que leurs contributions financières resteront « volontaires ». Une première proposition, vendredi, des pays riches d’augmenter leur promesse de soutien financier à 250 milliards d’ici 2035 avait déjà été rejetée par les pays en développement. Les Européens ont exigé de nouveaux progrès dans le compromis final. L’UE s’oppose à l’Arabie saoudite et à ses alliés qui refusent tout examen annuel des efforts de réduction des gaz à effet de serre.
« Il y a eu un effort extraordinaire de la part des Saoudiens pour que nous n’obtenions rien »critique un négociateur européen. « Nous ne laisserons pas les plus vulnérables, notamment les petits États insulaires, se laisser escroquer par les quelques nouveaux pays riches en énergies fossiles qui bénéficient malheureusement, à ce stade, du soutien de la présidence » Azerbaïdjanais, a dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, sans citer de pays. « Nous faisons tout pour construire des ponts sur tous les axes et réussir. Mais il n’est pas sûr que nous réussissions. »a déclaré le commissaire européen Wopke Hoekstra.
Bulletin
« Chaleur humaine »
Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
Registre
Plus de 350 organisations non gouvernementales ont appelé samedi matin les pays en développement à quitter la table des négociations, affirmant qu’il valait mieux ne pas avoir d’accord plutôt qu’un mauvais accord.