à Aubervilliers, le camp Macron tente d’oublier sa difficile fin de campagne européenne
Pour leur dernier grand rendez-vous national avant le vote du 9 juin, Valérie Hayer et Gabriel Attal ont appelé samedi les Français à « sauter », lors des élections européennes « les plus importantes de l’Histoire ».
Surtout, ne paraissez pas faiblir. Valérie Hayer a tenté de garder la face lors de son dernier meeting national aux Docks d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), avant les élections européennes du 9 juin. Autour d’elle, ce samedi soir, pas moins de vingt-cinq ministres, français et Des drapeaux européens, et un slogan répété à l’envi : «Rien n’est décidé« . Mais un modeste public de 2 500 supporters s’est réclamé et quelques chaises sont restées vides.
Arrivée sur un Ode à la joie remixée, plus confortable qu’à son habitude, la tête de liste du camp Macron a pour la énième fois appelé ses électeurs à la mobilisation. Ne pas « écoutez ceux qui attendent que nous abandonnions« , alors que ces élections européennes sont, à l’entendre, « le plus important de l’histoire« . « La question est simplea-t-elle résumé. Voulons-nous une Europe qui ne soit plus vraiment l’Europe ? Ou voulons-nous une Europe fière de ce qu’elle est, à l’avant-garde de la civilisation ?« .
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Tour à tour, debout sur la scène blanche, les présidents de la majorité présidentielle ont défendu leur projet en faveur d’un «Europe des Lumières« , « infrastructure majeure« , « plus forte » Et « plus écologique« . Une tentative de faire oublier leur fin de campagne difficile. Dans les discours, il n’était pas question de dérapage du déficit budgétaire, sanctionné la veille par une dégradation de la note souveraine de la France par l’agence Standard & Poor’s – une première depuis onze ans. On n’a pas non plus évoqué les mauvais sondages qui les placent à la traîne, loin derrière le Rassemblement national (RN).
Le parti de Jordan Bardella reste l’adversaire numéro un des macronistes, qui dramatisent volontiers l’échéance du 9 juin. « L’extrême droite menace d’envoyer depuis la France son plus grand bataillon de députés européens. Est-ce l’image que nous voulons projeter ?», a déclaré Gabriel Attal depuis la tribune. Le Premier ministre met en garde contre la constitution d’un «minorité de blocage» au Parlement européen, mais aussi contre la possibilité de «quitter une France au volant (de l’Union européenne) vers une France en ruine« .
«Faire plier ceux qui veulent nous faire du mal»
Dans les propos et dans la salle – son visage était affiché sur une affiche, au-dessus du public – l’ancienne ministre Simone Veil est omniprésente. « Simone Veil nous regarde», a insisté avec insistance Gabriel Attal, «ne la trahissons pas« . Son fils, l’avocat Jean Veil, 74 anse sur la liste de Valérie Hayer, puis monte sur scène sous les applaudissements. Sauf ceux de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, excusé et représenté par son ami Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
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Gabriel Attal a poursuivi : «L’Europe est meurtrière, et voter pour l’extrême droite, c’est appuyer sur la gâchette« . Un écho de «Notre Europe peut mourir» lancé par Emmanuel Macron le 24 avril à la Sorbonne. Dit autrement par le centriste François Bayrou : «Il faut faire plier ceux qui veulent nous faire du mal« .
Il appartient à tous les partisans du chef de l’État de créer le «surprendre» a réclamé le Premier ministre, face aux Républicains (LR) qualifiés de «totalement marginal» au Parlement européen, une gauche «obsédé par 2027» et une infirmière «qui coule l’Europe« . Un peu plus tôt, l’avocate Rachel-Flore Pardo s’amusait au micro, évoquant le récent face-à-face télévisé entre Gabriel Attal et Jordan Bardella : « quand l’extrême droite débat, l’extrême droite se noie« .
En multipliant les alertes, les responsables de la coalition présidentielle espèrent convaincre les électeurs d’Emmanuel Macron qui envisagent de s’abstenir. « Ils sont cinq millions !», parmi les candidats au premier tour de la dernière élection présidentielle, figurait l’eurodéputé Pascal Canfin. Au micro, l’ancien ministre Vert a tenu à s’adresser aux électeurs qui comptent voter pour une liste de gauche.
Il accuse Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique) et Marie Toussaint (Les Écologues) de manquer de pragmatisme : le pacte asile-immigration et le plan de relance économique »qui a sauvé des millions d’emplois« , « Ils n’ont pas voté pour eux !L’avertissement sonnait comme un dernier appel pour éviter une contre-performance. Malgré une campagne éprouvante, Valérie Hayer a assuré à ses troupes : «ça va me manquer à la fin« .