C’est une surprise de l’élection présidentielle américaine : 42 % des diplômés ont voté pour Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. En Géorgie, on ne le cache plus.
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Le Trumpisme est-il (aussi) devenu un mouvement de cols blancs ? Aux États-Unis, les données sur le profil des électeurs de cette élection de 2024 montrent un changement démographique dans l’électorat du nouveau président élu. Il a rassemblé plus de jeunes, plus d’électeurs de couleur, principalement des hommes. Sa base reste très blanche et très ancrée parmi les moins diplômés, mais Donald Trump s’est également imposé auprès des diplômés, dont 42 % l’ont soutenu.
Le quartier de Buckhead, au nord d’Atlanta, est un quartier d’affaires doté de grandes tours et de boutiques haut de gamme qui cachent des villas luxueuses. Dans cette circonscription, qui a voté massivement pour Donald Trump lors de cette élection présidentielle, au détriment de Kamala Harris, les trois quarts des électeurs sont blancs et instruits, comme Alex Johnson.
« Le gouvernement doit rester en retrait, croit cet avocat d’affaires. C’est la priorité de Donald Trump pour ce deuxième mandat : petit gouvernement, promotion des droits et responsabilités individuels, baisse des impôts… Et surtout, il faut se débarrasser de tous ces politiciens et bureaucrates qui empêchent le bon fonctionnement de l’économie. Nous avons besoin d’un État nationaliste fort qui ne se soucie que des Américains. »il plaide.
Il n’est pas surprenant que l’avocat mentionne le peuple américain, car il est également président de la Fédération nationale des assemblées républicaines, la branche ultraconservatrice du parti qui a proposé d’établir un soutien à l’immigration volontaire des citoyens américains vers le pays d’origine de leurs ancêtres. Mais il n’est pas le seul à faire ce genre de déclaration.
C’est une idée partagée par Sarah, une jeune diplômée qui vit avec ses parents : « J’aimerais que mes futurs enfants puissent être éduqués sans qu’on leur enseigne de force l’homosexualité, qui est une chose intime et privée. Et j’aimerais que ma famille soit en sécurité face à l’afflux massif d’immigrés clandestins et violents. . Mais ça ne me fait pas peur parce que je porte une arme. »
A côté d’elle, son frère rit, très grand et confiant. Gabriel est vice-président du Parti jeune républicain de Géorgie. Il appartient également à d’autres organisations plus nébuleuses, dont une libertaire. Il l’assure : il ne peut pas payer son loyer. « Les loyers ont augmenté de 30 à 55 % ces quatre dernières années, se lamente-t-il. Je pense que le Parti républicain pourra légiférer pour encourager la baisse des loyers via des subventions à la construction ou même un plafonnement des loyers. »
Une idée déjà proposée par l’administration démocrate cet été, mais Gabriel n’en voit pas la contradiction. Preuve que la stratégie du nouveau Trumpisme fonctionne, analyse Bernard Fraga, professeur de sciences politiques à l’Université Emory d’Atlanta : «La politique aux États-Unis ressemble de plus en plus à ce qui se passe en Europe, avec des partis de plus en plus à droite qui mélangent des propositions économiques très populistes avec des idées xénophobes et nationalistes.»
Il rappelle aussi que même si Donald Trump décidait de fermer les frontières, l’Amérique resterait un pays multiethnique.